LE BARDO (TAP) - C'est sur la situation économique délicate que traverse le pays en raison de l'ampleur prise par le niveau de chômage et de la poursuite des revendications et manifestations qui handicapent le rendement des entreprises que s'est focalisé le Premier ministre du gouvernement provisoire, Béji Caïd Essebsi, dans ses réponses aux interventions des membres de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, la réforme politique et la transition démocratique, à l'occasion d'une séance de dialogue organisé mercredi à la Chambre des Conseillers. Dans cette perspective, la responsabilité incombe à toutes les parties, Haute instance, partis politiques, associations, médias et gouvernement de sortir le pays de cette situation délicate et d'organiser des élections libres, crédibles et transparentes à la date prévue du 23 octobre prochain. Le Premier ministre du gouvernement provisoire a relevé que plusieurs secteurs ont enregistré des manifestations et des grèves à l'instar de la magistrature, de la douane ou la sûreté en dépit de l'interdiction en vertu de leur statut, invitant à la nécessité de dépasser les considérations catégorielles pour ne tenir compte que de l'intérêt du pays. Il a estimé par la même occasion que le projet de décret-loi relatif à la profession d'avocat qui a fait l'objet d'amendement ne méritait nullement un tel tollé. M. Caïd Essebsi: " Le gouvernement de transition a mis en place plusieurs programmes dont celui visant l'emploi de 60 mille chômeurs " Après avoir insisté sur l'importance du dossier de l'emploi d'autant plus que le pays compte 700 mille chômeurs auxquels s'ajoutent annuellement 80 mille primo-demandeurs d'emploi dans un contexte de croissance économique nulle, M. Beji Caid Essebsi a rappelé que le gouvernement de transition a mis en place plusieurs programmes dont celui visant l'emploi de 60 mille chômeurs. Par ailleurs, il a démenti le fait que le gouvernement ait conclu des accords de prêts avec des pays sans en avoir informer l'opinion et les acteurs de la vie politique, insistant sur l'impératif de tenir compte de l'intérêt supérieur du pays dans les diverses étapes de négociations engagées avec toutes les parties concernées. Abordant, d'autre part, la question de l'extrémisme religieux et des comportements hostiles, il a estimé qu'elles n'ont aucune relation avec la religion ajoutant que quelles que soient les circonstances, il est inadmissible d'accepter de telles actions et de les exploiter à des fins politiques. Sur un autre plan, le Premier ministre du gouvernement provisoire a précisé que la Tunisie a entrepris de grands efforts afin d'extrader le président déchu mais que la décision dépend de la volonté d'autres pays. Ceci n'empêche pas les commissions spécialisées de poursuivre le travail visant à reprendre les sociétés et les propriétés accaparées par la famille et les proches du président déchu et à récupérer l'argent déposé à l'étranger. Les réponses de M. Beji Caid Essebsi ont également eu trait à l'amnistie générale, le droit de réunion, l'émigration illégale, le récent remaniement partiel du gouvernement, les nominations non-agréées, quelques volets de la politique étrangère ainsi que les relations de la Tunisie avec l'Union du Maghreb arabe.