TUNIS (TAP) - Les critères de modernisation des structures sécuritaires reposent, essentiellement, sur la création d'une structure professionnelle indépendante, la consolidation de la formation et du recyclage et la création de mécanismes de contrôle interne pour surveiller les abus et les dépassements au niveau sectoriel. C'est ce qu'a souligné M. José Antonio Rodriguez, directeur du groupe d'études de la sécurité intérieure espagnole, lors d'un atelier de travail tenu, vendredi, à la caserne de la Garde nationale de l'Aouina à l'initiative du ministère de l'Intérieur. Ouvrant les travaux, M. Habib Essid, ministre de l'Intérieur, a mis l'accent sur l'importance de la création d'un syndicat dans le secteur de la sûreté, en tant que premier pas positif dans le processus de transition démocratique. S'agissant de l'expérience espagnole dans le domaine de la transition démocratique, M. Rodriguez a souligné que cette expérience a permis au pays de se débarrasser des chaînes de la dictature imposées par le général Franco aux structures de la sûreté. L'expert espagnol a expliqué que le succès de l'expérience espagnole réside dans le passage d'une police au service du régime à une police au service du citoyen. Il a ajouté que cette métamorphose a rétabli la dimension civique et sociale à la police et a rapproché celle-ci du peuple. L'orateur a, en outre, souligné que l'un des signes de modernisation des structures sécuritaires consiste en la création de structures syndicales internes organisant les relations entre l'agent de la sûreté et le régime en place et favorisant l'émergence d'un espace de liberté au sein de l'appareil de sécurité de manière à permettre la transition démocratique et l'éradication de l'image répressive inhérente aux régimes dictatoriaux. L'atelier de travail auquel a participé un grand nombre de cadres de la sûreté a offert l'opportunité de prendre connaissance de l'expérience syndicale dans les structures de sûreté dans les pays démocratiques.