WASHINGTON (TAP) - Le dialogue est crucial pour résoudre la crise politique au Yémen, ont jugé mardi des responsables américains, qui ont minimisé l'annonce par l'opposition de la création d'un "conseil présidentiel" chargé de diriger le pays. Des responsables de l'administration Obama, qui témoignaient devant le Sénat, ont reconnu que la transition politique au Yémen était sujette à interrogation depuis que le président yéménite Ali Abdallah Saleh a été blessé par une bombe le 3 juin et hospitalisé en Arabie Saoudite. "Nous estimons que le dialogue politique est essentiel pour démêler l'écheveau dans lequel se trouve le processus politique au Yémen", a déclaré Janet Sanderson, chargée du Proche-Orient au département d'Etat. "Et nous pensons que (le président) Saleh aura un rôle crucial à jouer" dans ce dialogue, a-t-elle ajouté devant la commission des Affaires étrangères du Sénat. John Brennan, le principal conseiller du président Barack Obama pour la lutte antiterroriste, a rencontré la semaine dernière en Arabie Saoudite le président Saleh, qui rentrera "bientôt" dans son pays, selon un responsable yéménite. L'opposition yéménite a annoncé dans le même temps la création d'un "conseil présidentiel" composé de 17 membres, dont un ancien Premier ministre. Selon Mme Sanderson, certains membres de ce conseil ont été "pris par surprise" en apprenant qu'ils en faisaient partie. "Il nous semble, à ce stade, que ce conseil n'a pas beaucoup d'influence, mais l'environnement politique à Sanaa reste mouvant", a-t-elle dit. Ali Abdallah Saleh, arrivé au pouvoir en 1978, est un proche allié des Etats-Unis dans la lutte contre Al-Qaïda, mais cette coopération a été mise à mal par les turbulences politiques que traverse le pays. Daniel Benjamin, coordinateur de la lutte antiterroriste au sein du département d'Etat, s'est dit certain que la coopération reprendrait une fois la crise passée. "Notre partenariat dans la lutte contre le terrorisme dépasse les individus, et au vu de nos conversations avec un large éventail de Yéménites, nous sommes confiants dans le fait qu'il se poursuivra lorsqu'une solution politique aura été trouvée", a-t-il dit devant le Sénat.