TUNIS (TAP) - Le tribunal de première instance de Tunis a décidé, mardi, le report du procès intenté contre 23 membres des familles du président déchu et de son épouse dans l'affaire de « l'aéroport de Carthage », au 2 août 2011. Cette décision intervient en réponse à la demande de la défense. D'autre part, le tribunal a rejeté la demande de libération de certains accusés tout en s'attachant à maintenir les mandats de dépôt à leur encontre. Il a, également, demandé à la direction des enquêtes douanières de présenter un rapport unifié sur tous les accusés concernés. Les 22 membres de la famille du président déchu et de son épouse, ainsi que l'ancien directeur de la sûreté présidentielle Ali Seriati, ont comparu, mardi matin, devant le tribunal de première instance de la capitale, dans la salle n°6. Parmi ces accusés, il y avait neuf femmes qui avaient tenu à porter le "sefsari" (voile traditionnel tunisien de la femme), à leur entrée à la salle d'audience. Pour Ali Seriati, les accusations qui lui ont été adressées concernent seulement des délits de droit commun ainsi qu'un crime financier. Les frères et soeurs de Leila Trabelsi, Jalila, Samira et Moncef Trabelsi, ainsi que Imed et Houssem Trabelsi, Nejia Jridia et Soufiène Ben Ali figurent sur la liste des accusés dans cette affaire. Les accusations portées contre les membres de la famille du président déchu et de son épouse concernent notamment : * La tentative de quitter illicitement le territoire national, * la détention illicite de grandes sommes en devises sans autorisation de la Banque centrale, * la possession de cartes de crédits internationales, * le trafic de bijoux. Le juge a, en outre, interrogé certains de ces accusés au sujet de leur possession de comptes bancaires à l'étranger et de biens mobiliers et immobiliers en Tunisie et à l'étranger, précisant que ces accusés avaient l'intention de quitter le pays, le 14 janvier 2011, en direction de la Libye, de l'Arabie saoudite, de la France, de l'Italie, ou vers d'autres pays en possession de la devise, notamment des billets en dollars, en euros et en Rials saoudiens, ainsi que des quantités de bijoux. Selon les déclarations de Jalila Trabelsi, les sommes déclarées au tribunal ont été gonflées, alors que Imed Trabelsi a nié toute tentative de fuite. Quant à Houssem Trabelsi, il a sollicité l'indulgence du peuple tunisien. Par ailleurs, le juge a interrogé Ali Seriati concernant sa participation à la fabrication de faux passeports, peu avant la fuite du président déchu, ainsi qu'au trafic de devises. Seriati a nié catégoriquement les accusations qui lui ont été portées concernant le trafic de devises, soulignant que cette question « ne fait pas partie de ses prérogatives ». Au sujet des faux passeports, il a indiqué que cette opération était du ressort d'une cellule existant au palais présidentiel. Il a, dans ce sens, affirmé que ses responsabilités au palais ont pris fin, le 14 janvier 2011, vers midi, avant la fuite du président déchu. L'accusé a, aussi, expliqué que c'est l'ancien président qui lui avait donné l'ordre de préparer l'avion pour qu'il se rende en compagnie des membres de sa famille en petit pèlerinage en Arabie saoudite. D'autre part, le tribunal a procédé à l'audition des témoignages d'autres accusés qui ont comparu en liberté. Les avocats de la défense ont, de leur côté, demandé le report de l'audience afin qu'il leur soit possible de prendre connaissance des dossiers de leurs clients et de préparer leur plaidoiries.