LE BARDO, 19 jan 2010 (TAP) - M. Afif Chelbi, ministre de l'Industrie et de la technologie a indiqué, mardi, à Tunis, que les exportations industrielles de la Tunisie ont atteint 16 milliards de dinars en 2009, soit quatre enregistrées en 1995, date de conclusion de l'accord de partenariat tuniso-européen. Ces données ont été présentées par le ministre, au cours d'une séance débat organisée avec la chambre des députés sur le secteur de l'industrie, sous la présidence de M. Foued Mebazaa, président de la chambre. Ces mêmes statistiques montrent que près de 25% des exportations industrielles, concernent les produits à forte composante technologique, contre 5% en 1995. L'objectif est de réaliser un taux de l'ordre de 50% à l'horizon 2014. Les députés ont demandé des éclaircissements sur le bilan des programmes de mise à niveau de l'industrie tunisienne, l'état des lieux des exportations et de l'emploi dans le domaine industriel et les principaux projets industriels réalisés au cours de la dernière période ainsi que ceux prévus pour la prochaine période. Le ministre a évoqué la contribution du partenariat public-privé dans la promotion de l'innovation et la recherche et développement dans le domaine industriel, rappelant que le programme présidentiel «Ensemble, relevons les défis» s'est fixé, entre autres, comme objectif d'inciter les entreprises nationales à consacrer 1% de leur chiffre d'affaires au financement de la recherche et développement. 4500 entreprises tunisiennes adhérentes au PMN M. Chelbi a affirmé que la Tunisie, premier pays sud-méditerranéen, à avoir conclu un accord d'association avec l'Union européenne, est de l'avis des agences de notation internationale, dotée de l'un des meilleurs programmes de mise à niveau industriel en Méditerranée. Il a fait savoir que près de 4500 entreprises ont adhéré au programme de mise à niveau industriel, entré en vigueur en 1995, faisant remarquer que ce nombre ne dépasse pas les 1500 entreprises dans d'autres pays méditerranéens. Le ministre a précisé que ce programme a contribué à l'accroissement du taux d'encadrement dans les entreprises industrielles tunisiennes, lequel est passé de 7% en 1995 à 20% actuellement. Sur un autre plan, il a mis en exergue le succès de la politique de privatisation des entreprises tunisiennes en Tunisie. Cette stratégie, a-t-il ajouté, a permis de décupler le chiffre d'affaires de ces entreprises et de créer de nouveaux emplois. Selon M. Afif Chelbi, environ 1500 investisseurs européens ont participé aux manifestations organisées en 2009 dans le cadre de la campagne de promotion de la stratégie sur l'industrie tunisienne à l'horizon 2016. Les efforts de promotion de cette stratégie vont se poursuivre et cibleront d'autres destinations asiatiques et américaines, a-t-il dit. Création prochaine d'un fonds spécifique aux investissements immatériels Le ministre a ajouté que la Tunisie dispose, actuellement, d'une réserve foncière industrielle couvrant 3000 hectares et que cette réserve pourrait atteindre 4000 ha en 2011, soulignant la nécessité de réduire les délais de changement de vocation des terres pour les réaménager et les transformer en terrains industriels. Il a fait remarquer que 10 grands projets industriels sont entrés en phase de production en 2009 dans les régions intérieures, offrant 7500 emplois, sachant que leur capacité d'emploi pourrait atteindre 17 000 emplois en 2010. De nouveaux projets industriels seront mis en œuvre au cours des prochaines années dans les diverses régions de développement, a-t-il dit, relevant que l'objectif visé est d'installer 40% du tissu industriel tunisien dans ces régions au cours de la période du XIème plan de développement contre seulement 16% actuellement. M. Chelbi a rappelé qu'un fonds spécifique aux investissements immatériels sera crée prochainement avec la participation de l'Etat et de partenaires internationaux. Il est destiné à accompagner le secteur bancaire dans le financement des projets basés sur les technologies de l'information et de la communication. Lancement en 2010 d'un appel d'offres international du projet «Mdhilla2» M. Chelbi prévoit pour la fin du premier trimestre 2010, le parachèvement des négociations entre la Tunisie et le groupe britannique «PETROFAC» concernant la réalisation de la deuxième raffinerie de Skhira, faisant remarquer que cette raffinerie sera conçue pour raffiner plusieurs types de pétrole. Le ministre a évoqué la stratégie adoptée par l'Etat pour rénover les équipements de la compagnie des phosphates de Gafsa (CPG) et améliorer sa compétitivité, relevant que l'appel d'offres international concernant le projet de Mdhilla 2 sera lancé cette année, ce qui ne manquera pas d'améliorer la compétitivité de la CPG et du groupe chimique de Tunisie (GCT), a-t-il dit. La CPG a contribué, en 2009, à la création de 20 projets industriels permettant de créer 1700 emplois. Entre 2000 et 3000 nouveaux emplois seront crées en 2010 par le biais du fonds de restructuration du bassin minier et du pôle de développement de Gafsa. 530 000 abonnés au réseau de gaz naturel en 2009 S'agissant du secteur de l'énergie, le ministre a évoqué l'augmentation à 530 000, du nombre des abonnés au réseau de gaz naturel en 2009, et ce, après le raccordement de 84 nouvelles villes au réseau contre seulement 4 villes en 1987. Ce chiffre va être révisé à la hausse pour atteindre 149 villes en 2014, a-t-il indiqué. Le ministre a ajouté, dans ce même contexte, que la bouteille de gaz destinée aux usages ménagers est à 100% subventionnée par l'Etat et que les prix ne seront pas, par conséquent, subventionnés davantage. Le recours aux techniques d'efficacité énergétique en matière de construction permettra d'économiser 30% de la consommation d'énergie dans les bâtiments, a-t-il dit. M. Afif Chelbi a fait remarquer que les exportations du textile-habillement ont enregistré, au cours du dernier trimestre de 2009, une croissance de 3% après une régression de 20% au cours du premier semestre 2009. Cette croissance constitue un indice de relance pour ce secteur stratégique qui n'a pas échappé aux impacts de la crise financière internationale, a-t-il conclu.