MASCATE (TAP) - Un tribunal omanais a condamné mercredi deux journalistes à cinq mois de prison chacun et leur quotidien à un mois de fermeture pour diffamation du ministre de la Justice, accusé de corruption, a rapporté un journaliste sur place. Le journaliste du quotidien Azzaman, Youssef al-Haj, ainsi que son directeur et rédacteur en chef, Ibrahim al-Maamari, ont écopé de cinq mois de prison chacun alors que leur journal a été condamné à un mois de fermeture, a annoncé le tribunal de première instance. Un troisième accusé, un fonctionnaire omanais, Haroun Saïd, jugé dans la même affaire, a été également condamné à cinq mois de prison. Leur procès s'était ouvert en août sur une plainte du ministre de la Justice Mohamed Al-Hanai pour un article publié le 14 mai. Les trois hommes étaient accusés d'avoir insulté le ministre de la Justice et son sous-secrétaire d'Etat en les accusant "de fraude, tromperie et tergiversations" dans une affaire administrative, selon l'acte d'accusation. M. Haj était aussi poursuivi pour avoir travaillé sans accréditation et son rédacteur en chef pour l'avoir employé illégalement. Reporters sans frontières (RSF) avait annoncé en août avoir écrit au sultan Qabous d'Oman pour "lui faire part de sa profonde inquiétude concernant le procès" et pour "l'ampleur des charges qui pèsent sur M. Haj pour un article qui citait des employés du ministère de la Justice dénonçant une corruption grandissante au sein de l'institution et du favoritisme dans les promotions". Dans un communiqué, l'organisation de défense de la liberté de la presse avait réclamé un retrait immédiat des poursuites "sans aucune proportion avec la gravité du délit".