TUNIS (TAP) - Les commissaires régionaux au développement agricole ont attiré l'attention, mercredi, à Tunis, sur la situation de quelques barrages, notamment dans les gouvernorats du centre, lesquels ont connu une diminution alarmante de leur niveau d'eaux nécessitant une intervention urgente et rapide. Cette situation est imputée à un ensemble de facteurs, dont les principaux sont la baisse des quantités de pluies enregistrées dans ces régions au cours des dernières années et l'extension des périmètres irrigués au détriment de la capacité de quelques barrages qui souffrent d'une pénurie de ressources hydriques, en plus du non raccordement des barrages situés au Nord à ceux du Centre. Les commissaires régionaux ont mis en exergue, au cours d'une conférence consacrée à l'examen des préparatifs de la saison agricole, la réalité des ressources hydriques en Tunisie et l'absence d'une politique hydrique claire, précisant que le développement agricole a surpassé celui des ressources naturelles et hydriques. Ils ont recommandé, dans ce contexte, d'accélérer la réalisation des barrages programmés, tel que celui d'El Kalaa et d'identifier des solutions radicales aux problématiques structurelles dont souffre le secteur agricole. Des participants à cette conférence ont évoqué la problématique de refus de quelques agriculteurs de rembourser les redevances de la consommation de l'eau d'irrigation, ce qui alourdit les charges des commissariats régionaux au développement agricole. Ils ont signalé également l'absence de programmes pour la fertilisation et la conservation du sol, appelant à mettre l'accent sur les cultures qui contribuent à préserver la fertilité du sol. D'autres intervenants ont parlé d'une maladie fongique qui touche les oliviers, causant leur rigidité. Ils ont appelé à résoudre les problèmes fonciers dans les forêts, lesquels ont entravé l'intervention de la direction des forêts, et de sanctionner toute personne qui procèderait à la coupe des arbres sans autorisation. S'agissant du secteur de la pêche, les participants ont évoqué plusieurs infractions relatives à la pêche anarchique. Ces infractions ont été enregistrées surtout à Kerkennah (gouvernorat de Sfax) et El Bibene (gouvernorat de Medenine). M. Mokhtar Jallali, ministre de l'Agriculture et de l'Environnement, a mis en exergue, dans sa réponse aux interventions des participants, l'impératif de procéder dans les meilleurs délais à l'élaboration de la carte hydrique et de réfléchir à des solutions pratiques afin de remédier à la pénurie d'eau, appelant à une révision des produits et cultures grands consommatrices d'eau. Des contacts avec les agriculteurs en vue de sensibiliser ces derniers à l'importance de la préservation des ressources hydriques, en se référant à des moyens efficaces et économes en eau, ont été suggérés par le ministre. Notons que la valeur de financement de la saison agricole (2011-2012) est estimée à environ 80 millions de dinars dont 55 millions de dinars (MD) consacrés aux grandes cultures.