SFAX (TAP) - "Le secteur de la santé est malade de ses problèmes", a affirmé, vendredi, à Sfax, M. Slaheddine Sellami, ministre de la Santé publique, appelant au changement radical du dispositif de la santé afin qu'il puisse jouer pleinement son rôle social et de développement notamment en ce qui concerne sa contribution aux efforts de l'emploi et de la polarisation des devises. Clôturant vendredi, à Sfax, les travaux de la commission de réflexion sur le tourisme de santé, organisée en marge du séminaire sur le thème "Comment relancer le développement à Sfax, dans la Tunisie post-révolution ?", le ministre a attiré l'attention sur la concurrence étrangère au niveau du marché libyen mettant l'accent sur la nécessité de trouver de nouveaux marchés pour les services de santé en Tunisie. Le ministre a évoqué les problèmes de l'emploi, de la formation et de la qualité des services dans le secteur de la santé indiquant que la fonction publique ne peut intégrer plus de 5 mille cadres médicaux et paramédicaux sur un total de 25 mille demandeurs d'emploi dans le secteur ayant un niveau qui dépasse bac+3. En réponse à plusieurs questions posées par les intervenants au cours de cette rencontre, notamment le retard enregistré dans la réalisation du nouvel hôpital universitaire à Sfax, le ministre a souligné "qu'il n'y avait aucun financement prévu pour ce projet qui figurait pourtant dans le plan". Concernant les difficultés auxquelles sont confrontés les laboratoires "Galpharma", à Sfax, en raison des sit-in, le ministre a souligné l'importance de trouver une solution pour cette usine compte tenu de l'importance que revêt le secteur de l'industrie des médicaments au niveau de l'emploi et du développement économique outre son rôle dans la réduction de l'hémorragie de devises imposée par l'importation des médicaments. Le ministre a indiqué que tous ces problèmes peuvent être résolus à moyen terme si toutes les parties intervenantes travaillaient de concert en vue de rapprocher les prestations sanitaires du citoyen et ce, à travers la multiplication du nombre des établissements de deuxième ligne et le renforcement de la présence des médecins spécialistes dans les zones prioritaires, soulignant que la Tunisie compte chaque année 550 nouveaux diplômés en médecine de spécialité. Le Professeur Ahmed Rekik, coordinateur des travaux de la commission de réflexion sur les perspectives de développement du tourisme de santé à Sfax, avait auparavant évoqué les indicateurs qui peuvent contribuer à impulser ce secteur dans la région de Sfax et à développer une série de produits y afférents à l'instar du tourisme des seniors. De son côté, M. Mohamed Frikha, président du comité d'organisation de la manifestation, a annoncé que la municipalité de Sfax avait présenté depuis une semaine, avec le soutien du gouverneur de la région, une demande officielle aux ministres du Tourisme et de l'Intérieur pour intégrer la ville de Sfax dans la liste des villes touristiques étant donné ses efforts dans la promotion du tourisme de santé qui attire chaque année prés d'un million de patients en majorité des Libyens.