LE BARDO, 14 déc 2009 (TAP) - La Chambre des conseillers a repris, lundi, au Bardo, le débat autour du projet de budget de l'Etat pour l'année 2010, par l'audition du rapport de la 6ème commission et les interventions des Conseillers à propos des projets de budget des ministères de l'emploi, de la santé publique, des Affaires de la femme et des Affaires sociales. Au début de la séance présidée par M. Abdallah Kallel, président de la Chambre, en présence des membres du gouvernement dans les secteurs de tutelle, les conseillers ont observé une minute de silence à la mémoire du Conseiller, feu Dr Jaafar Majed. Lors du débat autour du projet de budget du ministère de l'Emploi et de l'Insertion professionnelle des jeunes, les conseillers se sont félicités des efforts consentis pour gagner l'enjeu de l'emploi, avec le soutien et le suivi du Président Zine El Abidine Ben Ali. Ils ont salué le souci du chef de l'Etat de consolider les fondements de la dignité pour tous les Tunisiens et de renforcer les conditions de progrès et de stabilité sociale, à la lumière des objectifs tracés dans le nouveau programme électoral présidentiel dont la réduction du taux de chômage d'un point et demi, à la fin de 2014, et la garantie d'une source de revenu, au minimum, pour chaque famille tunisienne. L'opportunité a été, en outre, offerte pour mettre en exergue les résultats positifs réalisés par la nouvelle approche de la politique de l'emploi, depuis son entrée en application en mars 2009. Des intervenants ont demandé des éclaircissements sur les plans du ministère pour l'exécution des nouveaux programmes de l'emploi, pour la prochaine étape, notamment en ce qui concerne les métiers de proximité et la promotion des incitations offertes par l'Etat dans ce domaine au profit des jeunes. Les conseillers se sont interrogés sur la capacité de résorber les demandes d'emplois provenant des diplômés d'université, en particulier dans les filières difficiles d'insertion, ainsi que sur les spécificités des programmes qui leur sont destinés et les incitations offertes pour encourager l'initiative privée et le travail indépendant. Les interventions ont porté, par ailleurs, sur la nécessité d'une participation plus importante du secteur privé aux efforts de l'Etat en matière d'emploi à travers l'orientation des investissements vers les secteurs prometteurs. Un Conseiller s'est interrogé sur les programmes du ministère pour faire participer davantage le tissu associatif à l'impulsion de l'emploi et à la promotion des avantages accordés par l'Etat, notamment, au profit des régions de l'intérieur. Un autre Conseiller a demandé des éclaircissements sur l'évaluation, par le ministère, du programme des contrats-solidarité qu'il a établi avec les régions et sur le niveau d'adhésion des jeunes à ce programme. Les questions ont, d'autre part, porté sur la promotion des services destinés aux demandeurs d'emploi, dans les différentes régions du pays, à travers le programme de mise à niveau des bureaux de l'emploi et du travail indépendant. Un Conseiller a souligné la contribution de la formation continue à l'ouverture des perspectives d'emploi et l'importance de la promotion des compétences humaines dans les entreprises, l'adaptation aux mutations internationales au niveau du marché de l'emploi et la maîtrise des nouvelles techniques. Il a, également, recommandé d'inciter les entreprises publiques à la promotion des activités de la formation continue. Par ailleurs, un conseiller s'est interrogé sur les progrès accomplis dans l'exécution du programme décidé par le président de la République pour l'emploi des jeunes issus de familles nécessiteuses, en particulier les diplômés de l'enseignement supérieur ou de la formation professionnelle, ainsi que sur les efforts déployés pour l'insertion professionnelle des personnes porteuses de handicap. Les interventions des Conseillers, lors du débat relatif au projet de budget du ministère de la santé publique pour l'année 2010, se sont axées sur le développement de la politique nationale de prévention contre les maladies émergentes, le renforcement des médecins spécialistes, particulièrement, dans les régions de l'intérieur et le rendement du secteur privé dans le domaine de la santé, ainsi que l'importance de la sensibilisation et du dépistage précoce de certaines maladies et les perspectives du tourisme de santé. Ils ont mis en valeur, à cette occasion, les acquis réalisés dans le système national de santé au niveau du développement des ressources humaines ainsi que du renforcement de l'infrastructure et des équipements de manière à promouvoir la qualité des services et à les rapprocher davantage du citoyen. Certains conseillers se sont interrogés sur les plans du ministère pour éviter la rupture de stock concernant certains médicaments, particulièrement dans les consultations externes et les centres de santé de base, insistant sur la nécessité d'assurer des stocks suffisants de médicaments particulièrement pour le traitement de maladies chroniques. Ils se sont interrogés sur les plans du ministère pour améliorer encore plus les indicateurs de la santé de la mère et de l'enfant en mettant l'accent sur la réduction de la mortalité maternelle et infantile, sur la généralisation de la médecine de spécialité et de la médecine d'urgences dans les régions de l'intérieur outre le renforcement des encouragements au profit des médecins tunisiens pour les inciter à travailler dans ces régions et le recyclage continu des cadres médicaux et paramédicaux notamment dans les spécialités liées à la vieillesse à la lumière de l'augmentation de l'espérance de vie en Tunisie. Plusieurs intervenants ont souligné la nécessité d'œuvrer, dans les hôpitaux publics, à réduire l'encombrement et améliorer l'accueil et l'encadrement des malades, tout en veillant à intensifier le contrôle des cliniques privées au niveau de la qualité de services et d'harmoniser les tarifications. Un Conseiller a proposé la création d'un pôle médico-sanitaire ou d'un hôpital universitaire dans la région du Sud-Ouest en vue d'alléger la pression sur les hôpitaux des régions de Sfax et de Sousse. Les interventions ont, également, porté sur la situation épidémiologique relative à la grippe A (H1N1), tout en soulignant les efforts déployés par le ministère pour arrêter la propagation de cette maladie à travers l'intensification de la sensibilisation dans tous les milieux ainsi que de la veille sanitaire et la fourniture de quantités suffisantes de vaccins et de médicaments. Ils se sont félicités de la politique nationale de prévention et en particulier les efforts du ministère pour la promotion des comportements sains et la sensibilisation aux facteurs à l'origine des maladies chroniques, le renforcement de la prévention de la toxicomanie et du Sida auprès des jeunes ainsi que la multiplication des centres spécialisés dans ce domaine. Ils se sont, également, interrogés sur les résultats de la campagne nationale de lutte contre le tabagisme et la stratégie adoptée par le ministère dans la lutte contre le cancer. Certains Conseillers ont évoqué le développement du tourisme de santé en Tunisie qui attire un grand nombre de patients de plusieurs pays frères et amis dans différentes spécialités médicales en plus de la chirurgie plastique. Ils se sont interrogés sur la stratégie du ministère pour concrétiser la décision du chef de l'Etat de faire de la Tunisie un pôle d'exportation de services de santé. Au cours du débat sur le projet de budget du ministère des Affaires de la femme, de la famille, de l'enfance et des personnes âgées pour l'année 2010, les conseillers ont rendu hommage à Mme Leila Ben Ali, épouse du chef de l'Etat, présidente de l'organisation de la femme arabe (OFA), hommage pour sa contribution à la promotion de la situation de la femme et au renforcement de son rôle dans la société. Ils se sont interrogés sur le plan du ministère pour la valorisation des initiatives et propositions de la présidente de l'OFA visant l'intégration de l'approche genre dans le traitement des questions relatives au développement, la proclamation d'une journée des personnes âgées et la création d'un observatoire des législations politiques et sociales afférentes aux conditions de la femme, s'interrogeant, à cet effet, sur la disposition du ministère à contribuer à la concrétisation de la proposition de Mme Leila Ben Ali d'établir un pacte de solidarité numérique. Les interventions ont, également, porté sur plusieurs questions se rapportant à l'intégration de la femme et aux moyens de préserver l'équilibre de la famille à la lumière des mutations sociales ainsi qu'à la prise en charge des personnes âgées et au renforcement du rôle des centres intégrés pour enfants. Les Conseillers se sont intéressés aux résultats du plan national de promotion de la femme rurale dans tous les domaines dont, en particulier, la santé et la formation ainsi qu'aux efforts déployés par l'Etat pour renforcer l'intégration de cette catégorie dans la vie active. Ils ont demandé des éclaircissements à propos de l'avancement de la stratégie nationale dans le domaine de la lutte contre la violence à l'égard de la femme après une année de son démarrage et du rôle des composantes de la société civile dans le soutien des efforts de l'Etat pour éradiquer ce phénomène. Concernant le secteur de l'enfance, les Conseillers ont appelé à réviser les normes adoptées dans la création des centres intégrés de l'enfance et à faire connaître davantage leur rôle, s'interrogeant sur les moyens de renforcer le potentiel humain et consolider les moyens d'action du délégué à la protection de l'enfance. Les interventions ont, également, porté sur l'encadrement des personnes âgées, appelant à renforcer les services de soins et la prise en charge des personnes âgées et à inciter les diplômés du supérieur à investir dans ce domaine. Ils ont, aussi, évoqué l'étude stratégique pour prospecter le profil de la famille de demain et observer les mutations sociales. Lors de la discussion du projet de budget du ministère des affaires sociales, de la solidarité et des tunisiens à l'étranger, plusieurs conseillers se sont félicités des indicateurs positifs enregistrés en Tunisie grâce à la politique sociale initiée par le chef de l'Etat, ce qui a permis de consolider la classe moyenne. Ils ont, également, salué les efforts déployés par le ministère pour la mise en œuvre des programmes présidentiels en vue de promouvoir les conditions de vie des citoyens, améliorer les divers indicateurs de développement et encadrer les personnes aux besoins spécifiques, notamment dans les régions de l'intérieur. Un Conseiller s'est interrogé sur la situation de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et celle de la caisse nationale de retraire et de prévoyance sociale (CNRPS), à la lumière de la réforme du système de retraite. Un autre Conseiller a demandé des éclaircissements sur l'état des activités de la Caisse nationale d'assurance maladie (CNAM), appelant à augmenter le plafond de remboursement des dépenses de soins, de créer de nouveaux bureaux de la CNAM dans les grandes agglomérations et de généraliser les interventions de la caisse pour englober le sevrage du tabagisme et l'assistance aux personnes âgées. Les Conseillers ont souligné l'importance de consolider les domaines d'intervention des directions régionales des affaires sociales ainsi que les services de promotion sociale et de les renforcer en ressources humaines et moyens matériels. L'intérêt de certains Conseillers s'est porté sur la nécessité de développer les méthodes de travail du personnel social et des attachés sociaux à l'étranger en vue d'assurer un meilleur encadrement de la communauté tunisienne à l'étranger, notamment les nouvelles générations. Un autre Conseiller a insisté sur le rôle dévolu aux centres d'intégration sociale en matière d'encadrement psychologique et social des délinquants et de créer de nouveaux centres dans les régions de l'intérieur. Les questions des Conseillers ont porté aussi sur les mécanismes d'insertion des personnes porteuses de handicap dans la vie active, notamment, à travers l'aménagement de l'environnement pour faciliter leur déplacement et leur intégration et l'augmentation des aides allouées aux familles qui prennent en charge des handicapés. Ils ont, aussi, demandé des éclaircissements sur les résultats du programme national d'enseignement pour adultes et les réalisations accomplies par le programme national de l'emploi des personnes issues de familles nécessiteuses en vue d'assurer un emploi pour, au moins, un membre de chaque famille.