NICOSIE (TAP) - Trois personnes ont été tuées jeudi à Banache par l'armée syrienne qui a mené une incursion dans cette ville de la province d'Idleb (nord-ouest) secouée par des bombardements à l'artillerie lourde et des affrontements, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme. Des unités de "l'armée syrienne soutenues par des chars et des véhicules blindés de transport de troupes ont lancé ce matin (jeudi) un assaut contre la ville de Banache et des affrontements ont eu lieu avec des hommes armés qui seraient des dissidents", a annoncé l'OSDH dans un communiqué. L'OSDH fait état de la "destruction partielle de maisons et de blessés" alors que "des bombardements à la mitrailleuse lourde et des explosions résonnaient dans plusieurs endroits de la ville et des ambulances sillonnaient les rues". Trois hommes ont été tués dans ces opérations militaires, selon l'OSDH, qui a également rapporté "un assaut de l'armée sur le village de Taoum, à l'est de Banache". Dans le reste du pays, l'armée et les forces de sécurité ont mené une incursion dans un quartier de Homs (centre), avec des tirs nourris, ont rapporté les Comités locaux de coordination, qui encadrent la contestation sur le terrain. Selon l'OSDH, les forces de sécurité et l'armée ont établi de nombreux points de contrôle et arrêté 19 personnes lors de perquisitions. Mercredi, des dizaines de milliers de personnes s'étaient rassemblées dans le centre de Damas pour une manifestation de soutien au régime du président Assad, confronté depuis près de sept mois à une intense contestation populaire. En réponse, des milliers de Syriens étaient descendus dans les rues pour appeler à la chute du régime à Idleb, Homs, Deraa (sud), Deir Ezzor (est), Lattaquié (ouest) et près de Damas, selon des militants. Parallèlement, Walid al-Bounni, une figure de l'opposition, détenu depuis plus de trois mois, a été libéré sous caution mercredi. Il reste sous le coup de poursuites pour "incitation à des manifestations (anti-régime) et à la division confessionnelle", selon son avocat. Selon l'ONU, la répression a fait plus de 2.900 morts en Syrie depuis le début de la révolte à la mi-mars. Le régime accusé des "bandes terroristes armées" d'être à l'origine des troubles.