TUNIS, 24 jan 2010 (TAP) - Samedi soir, sur la scène de la bonbonnière de Resplandy, le festival du rire a entamé sa 4e édition avec "Made in Tunisia", un One-man-show présenté par le jeune artiste Lotfi Abdelli et mis en scène par Chédli Arfaoui. Jusqu'au 30 janvier, cette nouvelle édition propose un programme aussi riche que varié qui se veut une occasion pour dessiner le sourire sur les lèvres des passionnés du 4e art et répandre chez les moins souriants la contagion du rire. Au début de son spectacle, Lotfi Abdelli et les organisateurs de cette édition ont tenu à rendre hommage à l'artiste Lamine Nahdi, l'un des symboles de la comédie en Tunisie et précurseur du spectacle solo en Tunisie, connu sous l'appellation "One-man-show". Bien que ce genre théâtral nécessite une forte présence scénique aussi bien morale que physique, Lotfi Abdelli a essayé dans sa première expérience de s'affranchir des entraves et des pressions psychologiques et de s'adonner à un pur jaillissement de la spontanéité créatrice pour traduire, dans un style humoristique et audacieux, le vécu quotidien du jeune tunisien, en puisant dans ses talents artistiques et chorégraphiques. Au moyen de son One-man-show, Lotfi Abdelli a essayé d'identifier les raisons pour lesquelles le citoyen n'a pas été affecté par les effets de la crise économique mondiale. C'est pourquoi il s'est lancé dans la critique du comportement du citoyen tunisien et de ses relations sociales qui sont souvent superficielles, stéréotypées et prédominées par les intérêts personnels et étriqués. Pour dénoncer le dysfonctionnement dans la relation avec l'autre, Lotfi Abdelli a incarné plusieurs personnages différents : Tantôt il se met dans la peau d'un citoyen des quartiers populaires, tantôt il joue le rôle d'une personne issue d'une famille aisée. Dans un style mêlant humour et sérieux, cet artiste a voulu démontrer, en reproduisant des situations du vécu quotidien du tunisien, le fossé qui se creuse entre les classes sociales: des gens privés de leurs moindres droits, alors que d'autres jouissent de tous les attributs du succès et de la réussite. Bien qu'elle soit présentée dans un style humoristique voire satirique, la vision de Lotfi Abdelli cache une critique virulente et violente de la situation de désespoir et du sentiment de frustration qui envahit le jeune aussi bien au sein de sa famille que de la société, à cause des séquelles psychologiques laissées par la frustration et le manque de confiance en soi. En plus de ce spectacle, le rire continue avec deux oeuvres féminines humoristiques signées Souad Ben Slimène dans "Forssa la touad" et Rim Zribi dans "Ija wahedk". Les autres soirées théâtrales seront meublées par un one-man-show de Taoufik El-Ayeb sur une mise en scène de Ghazi Zaghbani, "Haï el akèber" de Nasreddine Ben Mokhtar et "Salam Alikom", une mise en scène musicale et humoristique orchestrée par Hatem Karoui. L'artiste Kamel Touati sera l'invité d'honneur de cette édition, à travers sa pièce théâtrale "Ahna Haka". L'artiste algérien Abdelkader Secteur et l'humoriste et comédien français Titoff feront, également, leur apparition sur la scène du 4e art qui présente aussi une comédie musicale intitulée "Un amour de princesse" et un spectaculaire show-conférence animé par le comédien, humoriste et illusionniste Eric Antoine, en plus d'un concert présenté par Michael Gregorio. Tous ces spectacles seront présentés dans quatre espaces: le théâtre municipal de Tunis, la salle du 4e art de Tunis et les théâtres municipaux de Sousse et Sfax.