TUNIS (TAP) - Les médias tunisiens, publics et privés, n'ont pas été équitables lors de la couverture des activités des acteurs politiques en Tunisie, a constaté le rapport du monitoring des médias publié vendredi par l'Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE). Le premier rapport du monitoring des médias a souligné que la couverture par les quotidiens tunisiens des activités des acteurs politiques au mois de septembre n'était pas "équitable" mais qu'elle était néanmoins "neutre" à hauteur de 87 pc. Trois partis, parmi la centaine de partis légalisés, ont accaparé plus de 10 pc de la couverture réservée aux acteurs politiques, précise le rapport. Il s'agit du Parti Démocrate progressiste (PDP), le mouvement "Ennahdha", le parti "Ettakatol" et une liste indépendante "Tariq-Assalama", un déséquilibre est aussi constaté au niveau de l'approche genre puisque les activités faisant référence à des femmes politiques n'ont occupé que 4 pc des surfaces rédactionnelles des médias. La couverture médiatique était aussi centralisée, a relevé le rapport, dans la mesure où elle a concerné essentiellement les activités des acteurs politiques dans la capitale. Une disparité a été aussi constatée au niveau de la couverture médiatique par les chaînes radiophoniques. Les stations de radio publics et privés n'ont pas été équitables dans la répartition du temps de parole et des tranches horaires entre les différents acteurs politiques. L'unité de mesure de la couverture radiophonique, centrée sur le suivi de la vie politique à Tunis, a relevé que la couverture était plutôt neutre dans son ensemble avec une augmentation positive à radio nationale comparée à radio jeunes et Mosaïque FM. On note aussi une absence d'équité dans la couverture d'un point de vue genre. Seulement 10 pc du temps de parole et de couverture médiatique ont été consacrés aux politiciennes. Les chaînes de télévision se sont conformées, selon le rapport, aux normes de neutralité dans la couverture des activités des acteurs politiques en général sans pour autant être équitables particulièrement en ce qui concerne la répartition du temps de parole. La première chaîne nationale a consacré la plus importante couverture pour le FDTL, la chaîne privée Nessma au PDP et Hannibal TV à Ennahdha. La deuxième chaîne de télévision, précise le rapport, est le seul média à avoir réussi à maintenir un équilibre entre les acteurs politiques. Dans l'ensemble, la couverture télévisuelle reste toutefois masculine avec un faible taux de temps de parole pour les femmes politiques. Le monitoring des médias publics a concerné les journaux La Presse et Essahafa, la première et deuxième chaîne de télévision ainsi que radio nationale et radio jeunes. Pour ce qui est des médias privés, le suivi a concerné les quotidiens Echourouk et Essabah, qui accaparent les meilleures ventes, ainsi que les chaînes de télévision Nessma, Hannibal TV et Mosaique FM. L'équipe de monitoring a analysé 218 heures de transmission radiophonique et télévisuelle.