TUNIS (TAP) - La Tunisie et la Banque africaine de développement (BAD) ont signé, mercredi, un accord de prêt d'une valeur de 95 millions d'euros, l'équivalent de 183 millions de dinars, pour le financement d'une partie du programme d'alimentation en eau potable en milieu rural (AEPR). Le montant du prêt, qui sera remboursé sur 20 ans dont 5 années de grâce, représente 94% du coot total du programme, estimé à 101 millions d'euros (192 millions de dinars). Les 6 millions d'euros (11,4 millions de dinars) restants seront à la charge du gouvernement tunisien. L'accord de prêt a été signé, mercredi, à Tunis, par MM.Abdelhamid Triki, ministre de la planification et de la coopération internationale et Gilbert Mbesherubusa, directeur du département infrastructure à la BAD. Ce programme qui s'étale sur la période (2012-2016), a pour objectifs de faire bénéficier une population d'environ 350 000 habitants des zones rurales les plus déshéritées dans 20 gouvernorats, de l'accès à l'eau potable en quantité suffisantes et de bonne qualité en vue de porter le taux d'accès à l'eau potable en milieu rural à 98% à l'horizon 2016. Il s'agit des localités les plus dispersées et les plus démunies des gouvernorats de l'Ariana, Béja, Ben Arous, Bizerte, Gabès, Gafsa, Jendouba, Kairouan, Kasserine, le Kef, Mahdia, Manouba, Médenine, Nabeul, Sfax, Sidi Bouzid, Siliana, Sousse, Tataouine et Zaghouan. Le taux d'accès à l'eau potable dans le milieu rural du reste des gouvernorats (Tunis, Monastir, Tozeur et Kébili) étant de 100%. L'AEPR qui sera réalisé par la direction générale du génie rural et de l'exploitation des eaux (DGGREE) et les commissariats régionaux au développement agricole (CRDA), s'articule autour de la réhabilitation des anciens systèmes d'alimentation en eau potable (AEP) pour l'amélioration de la qualité de l'eau, la réalisation de nouveaux systèmes et le renforcement des capacités de gestion des réseaux et des infrastructures. La finalité est d'intégrer le monde rural dans le processus de développement économique et social de la Tunisie, de réduire les disparités régionales et de relever les défis liés à la raréfaction des ressources hydrauliques. Dans son intervention, M.Triki a souligné que ce programme présente l'avantage de profiter aux populations dont l'isolement et la dispersion les empechent d'accéder à l'eau potable, d'autant que « la révolution a révélé la situation très délicate de ces populations », a-t-il affirmé. Il a fait savoir que bien que récente, l'intervention de la BAD dans le secteur de l'eau et de l'assainissement, a touché plusieurs volets pour tabler sur un portefeuille d'environ 123 millions d'euros (233,7 millions de dinars), y compris près de 5 millions d'euros sous forme de dons. Le ministre a noté, à ce propos, qu'une nouvelle opération visant l'amélioration de la qualité des eaux épurées est en cours de préparation en vue de bénéficier du financement de la BAD pour sa mise en œuvre. Pour sa part, M. Mbesherubusa a fait état de la disposition de la BAD de soutenir la Tunisie dans sa transition économique et sociale, comme en témoigne l'appui budgétaire que la Banque a apporté à la Tunisie, depuis Mai 2011, pour le financement du programme d'appui à la gouvernance et au développement inclusif (500 millions de dollars 690 millions de dinars), du projet de l'autoroute de Médenine-Ras Jedir d'un montant de 185,45 millions de dollars, soit 256 millions de dinars) et de la ligne de crédit aux PME (50 millions de dollars soit 69 millions de dinars). Dans la perspective de poursuivre à moyen terme ses interventions en Tunisie, le responsable a affirmé que la BAD prépare depuis, le 5 Septembre 2011, sa nouvelle stratégie-pays pour la Tunisie en collaboration avec les principaux acteurs de développement en Tunisie, notamment, l'administration, la société civile et les opérateurs privés. Cette stratégie, a-t-il ajouté, va prendre en compte, les aspirations nées de la révolution tunisienne, notamment celles qui ont trait à la promotion de la bonne gouvernance, la création d'emplois durables, la réduction des inégalités et le développement régional.