TUNIS, (TAP) - Les autorités irakiennes ont exécuté, mercredi, la peine de mort contre le citoyen tunisien Yosri Trigui, en dépit des efforts soutenus déployés par le gouvernement tunisien, les partis et les différentes composantes de la société civile auprès du gouvernement irakien pour qu'il bénéficie de la grâce ou du report de l'exécution de la sentence. Dans une déclaration, le ministère des Affaires étrangères fait part de son regret et de son désagrément, à la suite de l'exécution par les autorités irakiennes de la peine de mort contre Yosri Trigui, malgré les démarches entreprises par le gouvernement tunisien auprès de la partie irakienne pour garantir aux prisonniers tunisiens détenus dans les prisons irakiennes un procès équitable et un traitement convenable, conformément aux conventions et aux résolutions internationales. Dans sa déclaration, le mouvement « Ennahdha » fait part de son regret et de son indignation face à l'exécution expéditive de la sentence en dépit des promesses irakiennes de reporter l'application de la peine et de revoir le dossier, réaffirmant son engagement à ne ménager aucun effort pour sauver les autres détenus tunisiens incarcérés en Irak. Joint au téléphone, M. Fakher Trigui, père de Yosri a tenu à adresser un message au peuple tunisien pour les rassurer que « son fils est innocent de toutes les accusations portées contre lui et qu'il n'y a aucune raison d'avoir honte car il n'a rien fait de mal ». « Je me peux que me féliciter car je considère mon fils comme un martyr et que sa dernière demeure est le paradis », a-t-il encore ajouté. Le jeune tunisien Yosri Trigui est accusé par la justice irakienne d'appartenance au réseau « Al-Qaida », de participation aux attentats ayant ciblé les mausolées de Ali Al-Hédi et de Hassan Askari et de meurtre de la correspondante de la chaine « Al-Arabiya », Attouar Bahjet. Selon plusieurs sources, les accusations portées contre le jeune Yosri sont montées de toute pièce et que ses aveux lui ont été extorqués sous la torture. Le président de la République par intérim Foued Mebazaa avait adressé, le 10 novembre dernier, un message au président irakien Jalel Talabeni afin de permettre au jeune Yosri Trigui de bénéficier d'une grâce. Lors d'un entretien téléphonique qui avait eu lieu le 3 novembre dernier, le président du Mouvement « Ennahdha » Rached Ghannouchi a sollicité le chef du gouvernement irakien Nouri Maliki de reporter l'exécution de la sentence et de réexaminer l'affaire. D'autres messages avaient été également adressés, en juillet dernier, par le ministre de la justice à son homologue irakien pour soumettre le dossier de Yosri Trigui à la présidence irakienne afin de lui permettre de bénéficier d'une grâce.