TUNIS, (TAP)- « La situation économique de la Tunisie est certes inquiétante mais pas catastrophique», a déclaré à la TAP, vendredi, M. Moez Labidi, universitaire et expert financier. «J'ai en effet confiance en l'administration tunisienne qui a fait ses preuves à plusieurs reprises, même dans des conditions économiques et sociales difficiles », a-t-il ajouté. Toutefois, la priorité majeure réside, selon l'expert, en l'accélération du processus de constitution du gouvernement ainsi qu'en l'adoption du budget de l'Etat et de la loi de finances pour 2012 afin d'assurer une meilleure visibilité en matière de politiques économiques. M. Labidi suggère également de créer des commissions de réflexion autour des thèmes liés, notamment, à l'emploi, au développement régional et à la restructuration du système financier. Celles-ci devraient être composées de personnes indépendantes, compétentes et approuvées par l'ensemble des membres de l'assemblée constituante. La finalité recherchée est de rassurer les différents acteurs économiques, affirmant, à ce propos, "que les autorités monétaires dont la marge de manœuvre est devenue très limitée, ne peuvent assumer ce rôle". En effet, a-t-il poursuivi, l'institut d'émission n'est plus en mesure d'intervenir, rappelant que la Banque Centrale de Tunisie (BCT) a baissé à deux reprises, cette année, le taux d'intéret directeur de 4,5% à 4% et à 3,5%. Quant au taux de réserve obligatoire (RO), celui-ci a été ramené à 2%. Par ailleurs, a-t-il ajouté, une forte pression est exercée sur les réserves de change compte tenu, essentiellement, de la régression des exportations et de la baisse des recettes touristiques, en plus de l'attentisme observé auprès des investisseurs tant tunisiens qu'étrangers auquel vient s'ajouter l'instabilité de la conjoncture internationale. Si rien n'est fait pour surmonter ces difficultés économiques "les risques de leur aggravation peut mener vers une situation de crise" comme a averti la BCT dans son communiqué, publié jeudi, à Tunis, à l'occasion de la tenue d'une réunion extraordinaire de son conseil d'administration.