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La demande de monnaie en Tunisie
Publié dans L'expert le 09 - 04 - 2011


Les causes de l'instabilité



Par Nidhal MGADMI, économiste, économètre, enseignant-universitaire






Nous avons tenté dans ce travail d'étudier les causes de l'instabilité de la demande de monnaie en Tunisie durant la période 1960-2005. Il s'est avéré que les principaux facteurs explicatifs de la demande de monnaie sont : le revenu national, le taux de marché monétaire et le taux de change.
L'instabilité est expliquée par l'absence du taux de change nominal dans la spécification de la demande de monnaie. Un panorama de tests des stabilités à savoir : le test de Quandt & Andrews (1993), le test de Quandt & Ploberger (1994), le test de Bai & Perron (1998) et le test de Yoo & Kin (1997), permettent de valider l'importance des changements structurels dans l'instabilité de demande de monnaie. Les résultats des ces tests ont montré que les changements structurels sont expliqués d'une part, par la fragilité et la dépendance de l'économie tunisienne vis-à-vis des chocs mondiaux et d'autre part, par le plan d'ajustement structurel à la fin de l'année 1986 et aux mutations monétaires et financières qu'a connu le système financier tunisien.

Les recherches antérieures sur la demande de monnaie ont fait l'objet d'une abondante littérature. Ces recherches ont été motivées à la fois par les besoins des politiques monétaires et les différents changements économiques et financiers intervenus au fil du temps. Elles ont été essentiellement menées depuis longtemps dans les pays industrialisés avant de s'étendre aux pays en développement. Cette évolution est expliquée essentiellement par l'adoption de politique du taux de change flexible, par la libéralisation financière ainsi que par les innovations des marchés nationaux. Comme pour plusieurs pays d'Afrique, les études sur les causes de l'instabilité de demande de monnaie en Tunisie ne sont pas nombreuses. A notre connaissance, il n'existe aucune étude qui porte sur celle-ci. Pour cela, nous essayerons à partir d'un panorama de tests des stabilités de détecter les moments de changements structurels et de lier ces dates aux événements, locaux et mondiaux.
La politique monétaire suivie par la banque centrale de Tunisie (BCT) vise à préserver la valeur de la monnaie nationale, en maîtrisant le taux d'inflation. Cette politique monétaire passe par l'adoption d'un objectif intermédiaire, qui consiste à garantir une croissance monétaire en harmonie avec l'activité économique réelle. Pour atteindre ces objectifs intermédiaires, la BCT utilise la base monétaire comme objectif opérationnel. Dans sa conduite actuelle de la politique monétaire, la BCT privilégie une approche quantitative (Friedman ; 1969) en agissant sur la base monétaire via son action sur le volume global de refinancement notamment par l'opération d'Open Market.
En effet, l'impact de l'offre de monnaie sur les variables réelles est prévisible uniquement si la demande de monnaie est stable, permettant ainsi aux autorités monétaires d'intervenir de manière efficace. Si la demande de monnaie est instable, l'effet de toute intervention des autorités monétaires sur le marché monétaire peut se voir amoindri ou même entraîner des conséquences inattendues. Comme le souligne Peytrignet (1996), l'analyse de la stabilité de la demande de monnaie implique l'étude de la constance de l'agrégat monétaire choisi comme moyen pour la politique quantitative. Une forte élasticité de cet agrégat par rapport aux variables principales influencent la demande de monnaie, notamment le taux d'intérêt, qui pourrait créer une incertitude au niveau même de l'effet de la politique monétaire.
Nous étudierons les causes de l'instabilité des demandes de monnaie en Tunisie à partir des deux encaisses réelles à savoir : l'encaisse de transaction réelle et l'encaisse d'épargne monétaire & de transaction réelle. Deux hypothèses principales sont testées dans cet article. La première considère que l'omission du taux de change dans la spécification de la demande de monnaie constitue une source de l'instabilité. La deuxième repose sur la présence supposée de changements structurels, qui rendent la demande de monnaie instable.
La vérification de la première hypothèse d'Ambler et Mickinnon (1985) nécessite l'utilisation du test de causalité de Granger (1969). Mais avant d'appliquer ce test, il faut étudier la stationnarité des variables du modèle théorique, de la demande de monnaie tunisienne, par les tests des racines unitaires avec et sans changements des tendances.
Par contre, la détection des changements structurels au niveau de la fonction de demande de monnaie sera vérifiée empiriquement à partir de tests des stabilités à savoir : les tests de Quandt & Andrews (1993), de Quandt & Ploberger (1994), de Bai & Perron (1998) et de Hansen (1996).
Une telle étude s'articule autour de trois parties. La première sera consacrée à une revue de littérature sur les causes de l'instabilité de la fonction de la demande de monnaie, tout en se referant aux diverses approches et aux différents travaux antérieurs qui ont traité ce sujet. La deuxième présente des données relatives : aux encaisses de transaction réelle et d'épargne monétaire & de transaction réelle, au taux du marché monétaire (TMM), au taux de change monétaire (TCN) et aux produits intérieurs bruts déflatés (PIBD). La troisième partie, permet de vérifier empiriquement l'existence de ces changements structurels ainsi que leurs impacts sur la demande de monnaie. Dans cet article, nous nous limitons à la première partie.

Revue de la littérature théorique sur les causes de l'instabilité de la demande de monnaie
Contrairement à l'analyse classique et néoclassique, Keynes (1936) a énoncé dans son ouvrage, " la théorie générale (1936) ", que la demande de monnaie est instable. Cette dernière est expliquée par l'intégration du motif de spéculation dans la fonction de demande de monnaie. Ce motif dépend négativement du taux d'intérêt. Si ce dernier est compris entre des taux d'intérêts, minimal et maximal, la demande de monnaie devient non stable puisqu'elle combine deux motifs contradictoires : de transaction et de spéculation.
La demande de monnaie est un concept clé pour la mise en œuvre d'une politique monétaire efficace par la banque centrale (Sriram (1999) et Siklos (1995)). Elle permet d'avoir une idée claire sur les besoins du public en matière de monnaie. Pour les monétaristes cette demande de monnaie doit être stable au cours du temps.
La théorie Monétariste stipule que la mise en œuvre d'une politique monétaire visant la stabilité des prix par le biais du contrôle des agrégats monétaires se base crucialement sur l'hypothèse de constance de la demande de monnaie. En effet, l'impact de l'offre de monnaie sur les variables réelles est prévisible seulement si la demande de monnaie est stable, permettant ainsi aux autorités monétaires d'intervenir de manière efficace et prévisible.
L'instabilité de la demande de monnaie est l'un des plus importants problèmes ou encore un sujet à discuter, qui se répète dans l'analyse des politiques macro-économiques. Cette instabilité est expliquée par les changements structurels et l'omission du taux de change dans la fonction de la demande de monnaie.
Le taux de change est capable de capturer les pressions du marché de change par une substitution des monnaies nationales par d'autres actifs. D'où, il existe une forte causalité entre la stabilité de la demande de monnaie et le taux de change.
Plusieurs travaux se sont intéressés de cette relation causale. Ambler & Mckinnon (1985) et Mckinnon & al. (1984) ont supposé que l'instabilité de demande de monnaie est due à l'absence du taux de change dans cette demande. Mundelle (1963) a expliqué le rôle majeur du taux de change dans la stabilité du multiplicateur des crédits.
Bahmani, Oskooee et Pourheydarian (1990) ont expliqué le lien étroit entre la stabilité de demande de monnaie et le taux de change par les anticipations. Si les individus anticipent, lors d'une dépression de la monnaie nationale, une baisse ultérieure du cours de change, les investisseurs auront tendance à détenir moins de monnaie nationale en faveur de monnaies étrangères. D'où, il existe une relation stable dans le temps entre le taux de change et la demande de monnaie.
Une autre source d'instabilité de la demande de monnaie est expliquée par la présence de changements structurels au niveau de l'économie. Ces changements ont des influences du temps en temps sur l'économie en général et sur la fonction de la demande de monnaie en particulier. Par exemple, on peut recenser au moins trois changements susceptibles d'avoir influencé, directement ou indirectement, l'économie dans sa totalité.
Ces changements sont le passage au régime du change flexible au début des années 70 suite à la chute du système de Bretton Woods, l'instabilité du système financier international et l'introduction de nouvelles procédures pour les réserves obligatoires. La Tunisie est parmi les pays qui ont connu des changements structurels tels que : le plan d'ajustement structurel (PAS) à la fin de l'année 1986, les mutations de la bourse de valeur mobilière (BVMT) et la libéralisation des taux d'intérêts durant les années quatre-vingt-dix.


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