LE BARDO (TAP) - Entre les tentes installées devant le siège de l'Assemblée nationale constituante au Bardo et les cercles de discussion ponctués, par l'hymne national et les cris des vendeurs ambulants, le correspondant de l'agence TAP s'est rendu sur les lieux pour faire la lumière sur les rumeurs faisant état d'une attaque menée, jeudi, contre les sit-inneurs par certains habitants de la région, dans une tentative de déloger de force les protestataires et mettre un terme à ce sit-in. Le représentant des jeunes du parti communiste des ouvriers de la tunisie, Zied Bouguerra a indiqué "qu'environ 50 jeunes ont attaqué durant la nuit de jeudi les sit-inneurs et enlevé certaines tentes avant de se retirer, après avoir été convaincus du fait que les revendications des sit-inneurs sont d'ordre social". Il a, également, affirmé qu'"il n'y a pas eu d'affrontement ou d'actes de violence, telle que rapporté, et que les forces de l'ordre s'étaient retirés avant même l'arrivée de ces jeunes". Il a fait remarquer que ce sit-in est l'expression de l'exaspération du peuple quant à "la grande lenteur qui marque l'action de l'Assemblée nationale constituante et ses deux commissions, sans pour autant aboutir à aucun résultat concret", ajoutant "qu'il aurait été plus judicieux d'oeuvrer à identifier des solutions urgentes aux préoccupations du peuple". Pour sa part, le jeune Ridha Amara, un des sit-inneurs, originaire du bassin minier, a déclaré qu'un "groupe de jeunes armés de gourdins sont venus jeudi soir à bord de camions pour mettre fin au sit-in par la force, avant de se retirer après des négociations pacifiques". Il a précisé que les raisons de la poursuite de la tension dans la région du bassin minier résident essentiellement dans la volonté délibérée des deux gouvernements précédents "de ne pas impliquer les sans emplois des régions défavorisées dans la conception d'une vision claire sur les modes d'organisation des concours", proposant de "former un conseil des sans emplois parmi les diplômés du supérieur pour examiner cette question." L'un des assaillants de la veille a affirmé pour sa part au correspondant de l'agence TAP que les habitants ont été exaspérés par les troubles et le désordre causés par les sit-inneurs et qui se poursuivent à des heures tardives de la nuit, dénonçant "les comportements et agissements indécents de certains sit-inneurs en plus des importants embouteillages engendrés par ce mouvement de protestation." Cet avis est également partagé par son collègue, "un des blessés de la révolution de la cité Ettadhamen", qui a indiqué qu'il soutient "les sit-inneurs qui ont le droit de s'exprimer quoique le sit-in n'est pas la solution, surtout que le gouvernement n'a pas encore entamé son travail", appelant les sit-inneurs "à offrir une chance au nouveau gouvernement pour agir avant de lui demander des comptes." En contrepartie, le responsable du bureau de l'information et de la communication au ministère de l'intérieur, Hichem Meddeb a récusé dans une conversation téléphonique avec l'agence TAP, les déclarations des sit-inneurs, rappelant que "la garantie de la sécurité relève de la responsabilité de l'institution sécuritaire et que sans l'intervention des forces de l'ordre, la situation aurait été hors de contrôle." L'un des officiers de la police posté devant l'assemblée nationale a indiqué que "le nombre des citoyens qui se sont massés la veille devant le siège de la Constituante a dépassé de loin le nombre des sit-inneurs", ajoutant que "les agents de l'ordre ont réussi à restaurer le calme, en dépit de la colère des assaillants."