MOSCOU (TAP) - Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a jugé mardi "immoral" que l'Occident accuse la Russie de bloquer une résolution sur la répression sanglante en Syrie au Conseil de sécurité de l'ONU alors que les Occidentaux refusent de faire pression sur les "extrémistes" syriens. "Ceux qui refusent de faire pression sur la partie extrémiste et armée de l'opposition (en Syrie) sont les mêmes qui nous accusent de bloquer le travail du Conseil de sécurité de l'ONU. Je considère que cette position est immorale", a-t-il déclaré, dans des propos retransmis à la télévision russe. Il a par ailleurs réitéré la position russe sur le dossier syrien, relevant que le Conseil de sécurité ne devait pas stigmatiser le seul régime de Bachar al-Assad. "Nos partenaires (...) ne veulent pas condamner les violences des groupes armés extrémistes contre les autorités légales" de Syrie, a-t-il souligné. Selon le ministre russe, le but de ces opposants est "de provoquer une catastrophe humanitaire en vue de provoquer une ingérence étrangère dans le conflit". Il a aussi jugé "mauvaise" la décision des Etats-Unis et des pays européens d'imposer des sanctions contre Damas, estimant qu'elles avaient "des conséquences négatives pour la population". La France juge que le Conseil de sécurité de l'ONU "est moralement responsable de ce qui se passe aujourd'hui en Syrie" et que son "silence" est un "scandale". L'Allemagne estime pour sa part qu'il est "nécessaire pour les pays au Conseil de sécurité qui hésitent encore de changer d'avis". Selon la haut-commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, Navi Pillay, "probablement plus" de 5.000 personnes ont été tuées dans la répression des manifestations en Syrie depuis le mois de mars. Le Conseil de sécurité n'arrive pas à se mettre d'accord sur une résolution qui condamnerait la répression en Syrie. Un double veto russo-chinois a torpillé le 4 octobre un projet de résolution en ce sens.