TUNIS (TAP) - Abdelfattah Amor, président de la commission d'investigation sur les affaires de corruption et de malversation (CICM) est décédé, lundi en début d'après-midi à Tunis, à la suite d'un malaise. Dans une clinique où gisait le corps du défunt, une source médicale a indiqué au représentant de l'agence TAP qu'il a été admis en état de mort à 14H40. Selon M. Mokhtar Amor, frère du défunt, le président de la CICM effectuait des exercices de sport dans un parcours de santé jouxtant son domicile quant il a été pris d'un malaise. Nommé à la tête de la CICM, le 19 janvier, au lendemain de la fuite du président déchu, Abdelfattah Amor a engagé avec les 46 membres de la commission (tous bénévoles) un long travail d'investigation sur les faits de corruption et de malversation qui ont ponctué les 23 ans de règne de Ben Ali. La commission a remis le 10 novembre 2011 son rapport après avoir instruit plus de 5000 dossiers dont 320 ont été transmis à la Justice, illustrant l'ampleur des préjudices subis par l'Etat et des injustices dont étaient victimes des citoyens. Abdelfattah Amor avait, à cette occasion, exprimé l'espoir que la lutte contre la corruption soit énoncée dans la nouvelle constitution. Né en 1943 à Ksar Helal, Abdelfattah Amor a été Professeur émérite à la Faculté des Sciences juridiques de Tunis, président de l'Académie internationale de droit constitutionnel (depuis 1996), Doyen honoraire et ancien Doyen de la Faculté des Sciences juridiques de Tunis, membre et ancien président du Comité des droits de l'Homme de l'ONU (1999-2005).