TUNIS (TAP) - «La transition démographique et le recul de l'âge au mariage», est le thème d'une conférence, tenue, mardi, au siège de l'Office national de la famille et de la population (ONFP) à Tunis. La rencontre est organisée dans le cadre du programme de partenariat entre l'office et l'institut national d'études démographique de France(INED). selon Jaques Vallin, directeur de recherche à l'INED et président de l'Union internationale pour l'étude scientifique de la population (UIESP), deux grandes phases transitoires ont ponctué le 20ème siècle. La première, de la fin du 19ème siècle aux années 50, était celle de la « dépopulation », voire du « déclin », tandis que la deuxième (fin des années 50 jusqu'à 1987), a été marquée par une surpopulation vu «l'excès de fécondité » qui prévalait en cette période. Jaques Vallin parle ici de « révolution démographique ». Entre 1950 et 1987, la population mondiale est passée de 2,5 à 5 milliards d'individus. Une hausse que le conférencier explique par l'élévation de l'espérance de vie, la baisse du taux de mortalité infantile et la hausse des taux de natalité, en plus d'une forte fécondité naturelle. « Le chemin vers la stabilisation démographique reste encore long à faire et nous nous trouvons, aujourd'hui, dans une situation où il revient plus difficile de faire des projections sur la population d'ici 2050, a conclu Jaques Vallin en affirmant que la fin de la transition démographique ne veut pas dire, forcément, la fin de ses conséquences. Pour sa part, Zahia Oudah Bedidi, démographe et maître de conférence à l'Université Paris 7 Diderot, a, dans sa description de la transition démographique tunisienne, évoqué deux étapes. Une première qui va jusqu'à 1966, marquée par un « boom démographique » avec des périodes de stagnation. La deuxième étape est celle de la baisse de la fécondité. Elle évoque, dans ce sens, plusieurs facteurs de changement comme le statut de la femme, la vulgarisation des méthodes de contraception, l'augmentation du pourcentage des célibataires de tous les âges et le décalage de l'âge de fécondité, autant de facteurs qui ont contribué à la stabilisation de la transition démographique, a-t-elle noté.