KHARTOUM (TAP) - Les 29 ouvriers chinois enlevés fin janvier par des rebelles au Kordofan-Sud vont être bientôt libérés, a annoncé lundi un porte-parole des rebelles qui combattent l'armée régulière depuis des mois dans cet Etat du sud du Soudan. "Cela ne va pas être long", a déclaré à la presse Arnu Ngutulu Lodi, porte-parole des rebelles de la branche Nord du Mouvement populaire delibération du Soudan (SPLM-N), à propos de cette libération. Il a également ajouté que les rebelles étaient en contact avec le gouvernement chinois mais pas par l'intermédiaire de la délégation de six membres envoyée par Pékin à Khartoum. Le président du SPLM-N, Malik Agar, s'est entretenu de cette affaire la semaine dernière avec l'ambassadeur de Chine à Addis Abeba et a demandé que Pékin fasse pression sur Khartoum pour que l'aide humanitaire puisse enfin parvenir dans la région en crise, a expliqué M. Lodi. Selon les médias d'Etat chinois, Pékin a été informé par les autorités soudanaises de la découverte du corps d'un travailleur chinois porté disparu à la suite de l'attaque mais qui ne faisait apparemment pas partie des 29 ouvriers enlevés. "La partie soudanaise remettra le corps à la Chine dès que possible", a affirmé l'agence Chine nouvelle, citant un communiqué du ministère chinois des Affaires étrangères. Les médias publics soudanais ont donné la même information en citant le gouvernement du Kordofan-Sud. Les 29 Chinois, qui travaillaient sur un projet de construction de route, sont retenus par les rebelles depuis l'attaque d'un convoi militaire dans le nord-est du Kordofan-Sud, un Etat situé sur la nouvelle frontière avec le Soudan du Sud et en proie à des combats depuis juin entre rebelles et armée régulière. La Chine est un partenaire économique et politique crucial pour Khartoum, sous le coup de sanctions économiques américaines depuis 1997. Elle est le principal investisseur étranger dans le secteur pétrolier, le plus gros acheteur de brut soudanais et un important fournisseur de matériel militaire. Selon l'ONU, environ 30.000 personnes ont fui les combats de ces derniers mois au Kordofan-Sud et la famine menace la région si les autorités persistent à interdire tout accès à l'aide étrangère.