TUNIS (TAP) - Le Réseau tunisien de la justice transitionnelle a proposé samedi la tenue d'un congrès national pour la justice transitionnelle à l'initiative du ministère des Droits de l'homme. Les participants à ce congrès devront présenter une vision claire et consensuelle sur le projet de loi organique sur la justice transitionnelle. Lors d'une conférence de presse organisée samedi à Tunis, le Réseau a souligné la nécessité de créer une Instance nationale indépendante qui se charge de la justice transitionnelle et qui soit dotée de la personnalité morale et de l'autonomie financière et administrative. La mission de l'Instance sera relayée par des centres d'écoute dans tous les gouvernorats qui organiseront des séances d'écoute des personnes victimes des violences et des responsables d'atteintes aux droits humains. L'Instance tiendra également des meetings dans les régions pour sensibiliser les citoyens au concept de la justice transitionnelle et à sa concrétisation dans la réalité. "Une révolution qui tolère l'injustice n'est pas crédible", a lancé à l'ouverture de la conférence de presse, le porte-parole du gouvernement et ministre des Droits de l'homme et de la Justice transitionnelle Samir Dilou. "Toutes les conditions doivent être réunies pour tourner la page du passé, réparer les blessures, apaiser la haine et favoriser le respect de la loi", a-t-il ajouté, précisant que la lenteur du processus visant à ramener les symboles de l'ancien régime et à restituer les avoirs détournés réside dans l'absence d'un mécanisme pour la justice transitionnelle garantissant les droits. Il a souligné, à cet égard, que la réalisation des objectifs de la justice transitionnelle doit être accompagnée de réformes radicales des institutions, en particulier, dans les domaines sécuritaire, judiciaire et médiatique. Le président du Réseau tunisien de la justice transitionnelle Mohamed Kamel Gharbi, a mis l'accent sur le rôle de sensibilisation que joue la société civile et celui de garde-fou à l'égard du gouvernement, des partis et des médias. Un atelier de travail est organisé par le Réseau durant toute la journée au cours de laquelle seront présentés le cadre juridique de la justice transitionnelle, ainsi que les expériences du Togo et du Maroc dans ce domaine. Le réseau tunisien de la justice transitionnelle regroupe six associations. Crée le 14 janvier 2012, ce Réseau vise à diffuser la culture de la justice transitionnelle et à établir des relations de coopération avec des organisations internationales opérant dans ce domaine.