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Le CD "Si la musique doit mourir" de Tahar Bekri-Pol Huellou: un conte artistique engagé pour un monde fraternel loin de la violence politique et de la démagogie idéologique
TUNIS (TAP, par Sarra Belguith)- "Si la musique doit mourir, si l'amour est oeuvre de Satan, si ton coeur est ta barbe, si ta vérité est un voile, si ton corps est ta prison, si le fouet est ce que tu sais donner, si ton faucon est un corbeau, comment peux-tu aimer le soleil dans ta tanière?" ce sont quelques extraits du nouveau CD signé par le poète tunisien Tahar Bekri et le compositeur Pol Huellou (Bretagne-Irlande). Extrait du recueil éponyme de Bekri "Si la musique doit mourir" (2006) traduit en 15 langues, ce CD sorti fin 2011 aux éditions Gosco a été sélectionné par le Printemps des poètes 2012 en France. Contacté par l'Agence Tunis Afrique Presse, Tahar Bekri a déclaré : "ce travail est le fruit d'une collaboration entamée depuis au moins quatre ans, entre musique et poésie, entre Pol Huellou et moi-même". Supplément à l'ouvrage, l'enregistrement, a-t-il ajouté est "une oeuvre musicale composée par Pol Huellou -un Homme très engagé dans la cause palestinienne à travers des contacts réguliers avec des camps de réfugiés palestiniens dans les territoires occupés- qui a été interpellé par le poème et son actualité mondiale". Autour de cette communion d'idées, il explique "Pol Huellou est convaincu que la musique est un langage universel et il rejoint mes préoccupations comme poète". C'est dans cet esprit qu'est née cette "collaboration amicale et internationale qui lutte pour un monde fraternel loin de la violence politique, du fanatisme et de la démagogie idéologique" car, rétorque-t-il "je suis convaincu que la culture arabe doit présenter un visage tolérant, pacifique et oeuvrant pour l'entente entre les peuples afin de déjouer l'image négative que beaucoup de médias en Occident propagent". Engagés, tous deux, dans la défense de la paix et de la justice internationales, ils se sont trouvés unis par l'art pour véhiculer ces petits messages. Sur un tapis sonore multicolore, les mots, les paroles, les souvenirs et les rêves dansent tous aux rythmes des sons de la concertina, du violon, du luth, du clavier, et de la flate pour reprendre tous ensemble en cinq langues (arabe, français,anglais, allemand, gaélique et breton) le même refrain " Si ta porte est un barrage, si ta maison est un cercueil, si ton ciel n'aime guère les cerf-volants, si ta terre est un champ de mines,si ton fleuve coule de sang, comment peux-tu aimer l'eau dans la rivière" (extraits). Traduit en cinq langues, l'enregistrement constitue un véritable dialogue artistique auquel invitent les deux artistes unis par leur amour pour la poésie et la musique. Et derrière ces deux protagonistes, se cache une fourmilière d'interprètes, de traducteurs et de musiciens de nationalités diverses pour lire ou chanter sur un fond de sonorités musicales subtiles et captivantes, la peur d'un avenir inconnu, l'indifférence et l'ignorance, bref la révolte contre les aliénations de tout ordre. Porté avec une telle verve et passion époustouflante, ce conte où la musique et la poésie se marient et dont chacune humanise l'autre, fait exploser en douceur et avec fantaisie les angoisses, la laideur et la beauté du monde, l'illusion et la vérité. Aboutissement de plusieurs concerts et lectures en France et en Irlande, ce CD, a-t-il ajouté ,a rassemblé des musiciens, des comédiens, et des traducteurs d'Irlande, d'Arménie, d'Angleterre et de France. Parmi ceux qui ont prêté leur voix à la lecture dans le CD figurent la comédienne Michèle Kerhoas (en français), le grand chanteur irlandais Tommy Sans et le comédien Paddy Hayter (version anglaise), la poètesse irlandaise Nuala Ni Dhomnaill (version gaélique-irlandais), Pol Huellou (version allemande), Louis Jacques Suignard, du Tregor (version en breton) et pour la version arabe, Tahar Bekri dont le souhait est "que le CD fasse l'objet d'un concert en Tunisie".