TUNIS (TAP) - Le Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT) a fermement condamné, samedi, les agressions physiques et morales perpétrées à l'encontre de journalistes qui couvraient la manifestation organisée à Tunis par l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT). "Les agressions répétées des journalistes entrent dans le cadre d'une stratégie visant à mettre la main sur les médias et à reproduire le scénario de l'oppression novembrienne exercée par le dictateur Ben Ali", affirme un communiqué du syndicat. Le bureau exécutif du SNJT qualifie les agressions de journalistes de "honte" pour ce qu'il appelle "la police de l'oppression" qui n'a "ménagé aucun effort pour tyranniser et tuer le peuple" lors de la révolution de la liberté et de la dignité. Il appelle le président et les membres de la Constituante à condamner ces agressions et à prendre des mesures strictes sur la question. Il rappelle aussi au président de la République, au chef du Gouvernement et au président de la Constituante "leurs responsabilités historiques dans la protection des droits et des libertés". Le SNJT annonce qu'il déposera une plainte devant la justice et demandera au ministère public de poursuivre le ministre de l'Intérieur et tous ceux qui se révèleront être impliqués". Il affirme, dans ce sens, être en possession de photos et d'enregistrements vidéos des agresseurs. Le communiqué dresse une première liste des journalistes agressés et dénonce les "pressions terribles exercées par des individus et des groupes inféodés au gouvernement dans le but de contrôler les médias à travers des pratiques violentes et des appels francs au meurtre". Le SNJT appelle tous les journalistes à "continuer de résister aux poches rétrogrades et aux ennemis de la liberté" et à se réunir en masse, lundi à 10h30, au siège du syndicat.