TUNIS (TAP) - Le ministère de l'Intérieur a indiqué que la marche organisée, samedi, par l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) à l'avenue Habib Bourguiba s'est déroulée "dans des conditions normales" compte tenu des mesures de sécurité prises pour "protéger les manifestants et préserver l'ordre public". "Des groupes de manifestants ont décidé vers 15 heures de se rassembler devant le siège du ministère de l'Intérieur" pour scander, selon un communiqué de l'Intérieur, "plusieurs insultes et propos offensants envers les cadres et agents du ministère". Les agents de l'ordre ont "tenté de garder leur sang-froid", indique le communiqué, « mais la persistance de certains éléments à insulter et à lancer des projectiles contre les agents et les passants, ajoutée aux protestations des commerçants de l'avenue Habib Bourguiba contre les dégâts occasionnés, ont obligé les forces de sécurité à sommer les manifestants de se disperser avant de recourir, devant leur refus, au gaz lacrymogène". Au sujet des informations faisant état d'agressions contre des journalistes par certains membres des forces de l'ordre, le ministère de l'intérieur a indiqué qu'une "enquête sera ouverte pour identifier les auteurs des agressions" affirmant que "chacun assumera sa responsabilité conformément à la loi". Le communiqué précise que "le ministère de l'Intérieur veille à protéger les journalistes et à leur assurer les conditions nécessaires à l'exercice de leur fonction". Il invite de nouveau les journalistes à porter les dossards distinctifs "pour les différencier des fauteurs de troubles". Le Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT) a publié un communiqué dénonçant les agressions commises contre plusieurs journalistes pendant la couverture de la manifestation organisée par l'UGTT, et accusant les forces de l'ordre d'être derrière "les agressions verbales et physiques" des journalistes. Le SNJT a également annoncé qu'une plainte sera déposée devant la justice et qu'il demandera au ministère public de poursuivre le ministre de l'Intérieur et tous les agresseurs révélés par l'enquête".