LE BARDO (TAP) - La commission des martyrs et des blessés de la révolution et de l'application de l'amnistie générale relevant de l'Assemblée nationale constituante a présenté, mercredi après-midi, une synthèse de sa réunion, tenue au cours de la semaine écoulée, en présence du président de la Commission nationale d'investigation sur les dépassements et les violations enregistrés avant la révolution, Taoufik Bouderbala et du président du Comité supérieur des droits de l'Homme et des libertés fondamentales, Noureddine Hached. La présidente de la commission, Yamina Zoghlami a critiqué, durant cette réunion, la manière dont le président du Comité supérieur des droits de l'Homme traite le dossier des martyrs et des blessés de la révolution, ce qui est de nature «à bloquer l'un des principaux dossiers de la révolution tunisienne», a-t-elle déclaré. Elle a, également, demandé à auditionner les témoignages de l'ancien président de la République provisoire, Foued Mebazaa et de l'ancien Premier ministre, Béji Caïd Essebsi, pour parler de ce qu'elle qualifié de «dépassements au niveau du contenu des décrets-lois n°97 et 106 relatifs au dossier des martyrs et des blessés» et pour leur demander des comptes concernant «les raisons de la lenteur du traitement de ce dossier», a-t-elle ajouté. Dans une déclaration à l'agence TAP, Mme Yamina Zoghlami a précisé que ce dossier qui est examiné par la commission suscite plusieurs interrogations, à cause «des politiques floues suivies par l'ancien gouvernement et qui continuent d'être adoptées jusqu'à aujourd'hui par le président du Comité supérieur des droits de l'Homme.» Il est impératif pour ce comité de présenter une liste exhaustive des martyrs de la révolution afin de trancher définitivement ce dossier, a-t-elle déclaré, considérant la décision prise par M. Noureddine Hached de suspendre ses travaux «illégale» et son invitation de la commission issue de l'Assemblée nationale constituante à fixer cette liste «inacceptable», selon ses dires. Le constituant Mehdi Ben Gharbia, représentant du groupe parlementaire démocratique, a indiqué, à ce propos, à l'agence TAP que la convocation des anciens président de la République et Premier ministre «ne revêt pas une importance capitale dans cette conjoncture» et que les décrets-lois n°97 et 106 portant indemnisation des martyrs et blessés de la révolution «ne recèlent pas de lacunes flagrants» a-t-elle relevé. Certains membres de la commission ont appelé, durant cette réunion, à verser une indemnisation au profit des familles des martyrs de Rédayef en 2008 et à les considérer comme «des martyrs de la révolution tunisienne».