NEW YORK, Nations unies (TAP) - L'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe en Syrie Kofi Annan a lancé vendredi un appel solennel aux pays membres du Conseil de sécurité à s'unir pour faire pression sur le président syrien Bachar al-Assad. "Plus votre message sera fort et unifié, plus les chances seront grandes de voir la dynamique du conflit changer", a déclaré l'ancien secrétaire général de l'ONU en s'adressant aux 15 Etats membres du Conseil, selon des propos rapportés par des diplomates. "J'appelle le Conseil à s'unir pour soutenir mes efforts", a ajouté M. Annan, qui s'adressait au Conseil par vidéo-conférence depuis Genève pour lui rendre compte des premiers résultats de sa mission. Les 15 membres du Conseil n'ont jusqu'ici pas réussi à se mettre d'accord sur une résolution sur la Syrie, en raison notamment de l'opposition de Moscou et de Pékin, fidèles alliés de Damas. M. Annan a rencontré le week-end dernier à Damas M. Assad lors d'une mission axée sur la nécessité "d'un arrêt immédiat des violences et des meurtres, d'un accès aux organisations humanitaires et d'un dialogue" politique. La Syrie a assuré vendredi qu'elle coopérerait avec M. Annan, mais a réaffirmé sa détermination à combattre les "terroristes", c'est-à-dire l'opposition armée, à qui elle attribue les violences dans le pays. "Le gouvernement syrien est déterminé à protéger ses citoyens en désarmant les terroristes et continue à chercher une solution politique à la crise en coopérant avec l'émissaire spécial Kofi Annan", selon une lettre du ministère des Affaires étrangères adressée à l'ONU. Le régime syrien, confronté depuis un an à une révolte populaire réclamant sa chute, refuse de reconnaître l'ampleur de la contestation qu'il assimile à du "terrorisme". Depuis le début, le 15 mars 2011, de cette révolte, plus de 9.000 personnes, en grande majorité des civils, ont péri dans les violences, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).