TUNIS (TAP) - Une assemblée générale du syndicat des agents et fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères, réunie jeudi, a menacé d'une grève au début du mois d'avril 2012, au cas où la direction du ministère et, à sa tête, le ministre des Affaires étrangères poursuivrait ce qu'elle considère comme étant "une fermeture de la porte du dialogue" ainsi que ses tentatives de restriction autour de l'action syndicale et son imposition d'une surveillance sur les fonctionnaires. Les agents et fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères et les représentants de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) ont critiqué, dans leurs interventions, durant l'Assemblée générale, "le refus du ministre des Affaires étrangères, Rafik Abdessalem" de la revendication syndicale relative au dialogue autour des procès-verbaux des accords conclus avec le précédent gouvernement, sous prétexte des missions à l'étranger et d'être préoccupé par plusieurs dossiers urgents. Les participants à l'assemblée ont, en outre, appelé à adopter la transparence dans l'attribution des fonctions et dans les désignations pour les représentations à l'étranger et au sein du ministère, à "éviter les méthodes de l'ancien régime" et à ne pas considérer le ministère comme un club privé pour une catégorie aux dépens d'une autre". Ils ont, d'autre part, demandé à garantir les droits acquis des agents et à accorder à ceux qui avaient été gelés les promotions dont ils ont été spoliés, durant les années passées, ainsi qu'à combler les vacances dans les fonctions, à lutter contre la corruption, à éradiquer les discriminations et à réviser les statuts. Le secrétaire général-adjoint de l'Union régionale du travail de Tunis, Habib Jarjir, qui a présidé l'assemblée générale, a indiqué que "le respect de l'Etat exige que l'appartenance au ministère des Affaires étrangères soit sur la base de la compétence et non pour des considérations politiques ou partisanes". Il a critiqué sévèrement "les tentatives menées par la direction du ministère des Affaires étrangères en vue d'entraver les activités syndicales et d'empêcher les médias à accéder au ministère pour assurer la couverture de la réunion syndicale et prendre connaissance des préoccupations réelles des agents et des fonctionnaires du département." De son côté, le secrétaire général du syndicat de base du ministère, Abderraouf Bettaieb, a affirmé que "le syndicat et ses adhérents font face à une campagne de mise en doute et sont victimes d'accusations infondées", en plus du retour, selon lui, "aux méthodes de la surveillance administrative afin d'étouffer l'action syndicale", s'étonnant du recours à pareilles méthodes, après la révolution du 14 janvier 2012.