TUNIS (TAP) - Les revendications des médecins, pharmaciens et dentistes exerçant dans les établissements de la sécurité sociale sont légitimes et la grève n'a été observée qu'après épuisement de toutes les voies, a indiqué M. Sadok Ben Hmida, porte-parole du syndicat général de la sécurité sociale. Il a précisé, lors d'une conférence organisée lundi au siège de l'UGTT, que des négociations ont été menées entre les différentes parties intervenantes pour régulariser la situation de ces cadres médicaux et parvenir à un accord, mais à chaque fois l'autorité de tutelle se dérobe à ses responsabilités et n'honore pas ses engagements. Il a, d'autre part, critiqué le refus du ministère des affaires sociales de signer la convention, négociée le 9 août dernier, et qui stipule l'engagement de l'administration à mettre en application les articles 84 et 86 du statut de la sécurité sociale visant à généraliser la prime de rendement aux médecins, pharmaciens et dentistes, à l'instar du personnel du secteur. M. Ben Hmida a considéré la position du ministère comme étant "une consécration de la marginalisation et de l'inégalité entre les deux systèmes au sein d'un même corps professionnel." Dr Neyla Fayech, secrétaire général du syndicat de base des médecins, des pharmaciens et des dentistes a fait remarquer que cette conférence de presse a été tenue pour rappeler que la grève ouverte observée, depuis le 4 octobre, par ces cadres médicaux, est légale contrairement à ce qui a été publié dans le communiqué du ministère des Affaires sociales "que cette grève lancée sans préavis est, formellement, illégale". Elle a ajouté que ces cadres ne réclament que la consécration de l'égalité dans l'octroi des primes à l'instar de tous ceux inscrits sous ce régime, ajoutant avoir même accepté de bénéficier de cette prime de manière graduelle. Le ministère a indiqué, dans un communiqué du 05 octobre courant, que la prime de rendement réclamée par le personnel médical implique une augmentation mensuelle de 700 dinars en moyenne par personne, rappelant que conformément à l'article 101 du statut du personnel, des établissements de la sécurité sociale, les cadres médicaux et paramédicaux sont soumis au régime salarial de la Santé publique tout en bénéficiant, en plus, du 13ème mois. Ce qui accorde à ces cadres des salaires supérieurs à ceux en vigueur dans le secteur de la Santé publique. De son côté, M. Habib Jarjir, représentant de l'Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT), a souligné que l'objectif de la centrale syndicale n'est pas de soutenir la grève mais plutôt les droits légitimes des travailleurs, s'interrogeant sur les véritables raisons qui poussent à chaque fois certaines parties à avorter la conclusion de cette convention.