PARIS (TAP) - Le Premier ministre français, François Fillon, a affirmé vendredi qu'il n'existait "aucun élément permettant d'appréhender Mohamed Merah", tueur présumé de sept personnes dans le sud-ouest, avant ses passages à l'acte, car la France est "un Etat de droit". "Il n'y avait aucun élément permettant d'appréhender Mohamed Merah" avant son passage à l'acte, a déclaré à la radio RTL M. Fillon. "On n'a pas le droit dans un pays comme le nôtre de surveiller en permanence sans décision de justice quelqu'un qui n'a pas commis de délit (...) Nous vivons dans un Etat de droit". Le gouvernement français fait face à des questions pressantes sur d'éventuels manquements dans la surveillance de Mohamed Merah par les services de renseignement français, alors qu'il avait effectué des séjours en Afghanistan et au Pakistan. Ce Français de 23 ans qui se réclamait d'Al-Qaïda a tué un militaire le 11 mars à Toulouse, deux autres parachutistes le 15 mars à Montauban et un enseignant et trois enfants d'une école juive à Toulouse. Il a été tué par la police mercredi lors de l'assaut de l'appartement où il s'était retranché. La Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI, les services de renseignement français) "a parfaitement fait son travail, elle a identifié Mohamed Merah quand il a fait des voyages (...) et elle l'a surveillé le temps nécessaire pour aboutir à la conclusion qu'aucun élément, qu'aucun indice ne permettait de penser qu'(il) était un homme dangereux et passerait un jour à l'acte", a fait valoir le chef du gouvernement. "Le fait d'appartenir à une organisation salafiste n'est pas en soi un délit. Il ne faut pas mélanger fondamentalisme religieux et terrorisme, même si naturellement nous connaissons bien les liens qui unissent les deux", a encore avancé M. Fillon.