GAMMARTH (TAP) - La conférence nationale sur la méthodologie pour une réforme du système éducatif s'est ouverte jeudi à Gammarth dans la Banlieue nord de Tunis, en présence des professionnels du secteur, d'experts tunisiens et étrangers ainsi que des représentants de la société civile et des membres de l'assemblée nationale constituante. Les participants débattront durant trois jours des principales questions liées à l'enseignement en Tunisie pour aboutir à une feuille de route devant orienter la stratégie de la réforme du système éducatif. Un état des lieux sur la situation du secteur sera dressé lors de la rencontre qui axera ses travaux sur l'évaluation des différentes réformes éducatives entreprises en Tunisie et la présentation des expériences réussies dans le monde. Le chef du gouvernement Hammadi Jebali, qui était présent à l'ouverture, a souligné que le système éducatif tunisien qui a formé des élites a aujourd'hui besoin d'être révisé. Il a fait allusion au taux d'abandon scolaire estimé à 8pc pour l'enseignement de base, contre 10pc pour le secondaire. Le taux d'analphabétisme se situe aux alentours de 20,3pc. "Le système éducatif tunisien a échoué dans l'éducation aux valeurs sociales et patriotiques, ce qui explique la montée des violences en milieu scolaire et la faible participation des élèves et des jeunes dans la vie publique outre leur manque de culture dans plusieurs domaines. Il a appelé à repenser le modèle national de développement des ressources humaines pour résoudre le problème du chômage et adapter les diplômes de l'enseignement aux besoins du marché de l'emploi. A cet effet, le chef du gouvernement a insisté sur l'impératif de revoir la crédibilité des examens nationaux, les cours particuliers et la formation des enseignants et d'assurer une meilleure complémentarité entre les systèmes de l'éducation, de la formation professionnelle, de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique. De son côté, Abdellatif Abid, ministre de l'éducation a évoqué le souci d'impliquer au débat sur la réforme du système éducatif, l'ensemble de la famille éducative à travers le pays. Présidant la première séance des travaux, Taïeb Baccouche, ancien ministre de l'Education a proposé le remplacement du terme «réforme» par «évaluation» et la création d'une cellule ou d'une direction pour "l'évaluation continue du système éducatif national" et d'une autre structure pour la formation continue. L'objectif est d'assurer le suivi régulier de la situation et d'apporter les modifications nécessaires en cas de besoin. Plusieurs panels sont organisés en marge de la conférence sur les examens et l'évaluation, le système disciplinaire, les difficultés d'apprentissage et l'échec scolaire, l'enseignement technique et technologique, l'orientation scolaire, la vie scolaire et l'éducation à la citoyenneté, les élèves aux besoins spécifiques et le temps scolaire.