Tweet Share LE BARDO (TAP) - Les journalistes ont boycotté, jeudi, l'intervention du ministre de l'Intérieur Ali Larayedh à la séance plénière de l'Assemblée Constituante consacrée aux actes de violence survenus lundi 9 avril à Tunis. Portant tous le brassard rouge, les journalistes expliquent, dans une motion qu'ils ont signée dans le hall de l'Assemblée, que ce boycott est "une réaction aux agressions verbales et physiques répétées subies par les journalistes dans l'exercice de leurs fonctions, de la part d'agents des forces de sécurité en uniforme et en tenue civile". "Les agressions, précise le texte de la motion, ont particulièrement pris un caractère sauvage le 9 avril". Les signataires dénoncent que "le ministère de l'intérieur n'a pas respecté ses engagements à protéger les journalistes", et appellent les constituants à "soutenir les journalistes et les principes de liberté de presse et d'expression". La réaction des journalistes intervient suite à l'appel du Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT) de boycotter l'activité du ministre de l'intérieur et de ses représentants, du 10 au 17 avril courant. Le président de l'Assemblée Constituante Mustapha Ben Jaafar a rappelé, en début de séance, les incidents du lundi 9 avril qu'il a désignés par "des heurts entre forces de sécurité et citoyens qui ont décidé de manifester en dépit d'une interdiction préalable. "La plénière est tenue pour "faire la lumière sur ces incidents et réfléchir sur des mécanismes permettant d'éviter que de tels actes se reproduisent", a-t-il souligné. Par ailleurs, les démissions des élus Abdellatif Mekki et Abdelkarim Harouni (membres du gouvernement) ont été annoncées lors de la séance. Ils ont été remplacés par Mokhtar Lamouchi et Habib Barbiche. Les constituants ont, également, récité la Fatiha à la mémoire du premier président de la République algérienne Ahmed Ben Bella, décédé mercredi soir. Autour du siège de l'Assemblée, des dizaines de citoyens divisés en deux groupes étaient rassemblés pour s'exprimer sur les incidents de l'Avenue Habib Bourguiba. Un premier groupe se présentant comme étant des commerçants de Bab Bhar soutenait le ministre de l'Intérieur dans ce qu'il a qualifié d'"opération d'assainissement", alors que le deuxième groupe, essentiellement des membres de l'Union Générale des Etudiants de Tunisie (UGET), dénonçait les violences commises lundi. Tweet Share Suivant