Tweet Share TUNIS (Afef Ben Abdeljelil /TAP) - « L'Etat doit mieux investir dans le secteur des jardins d'enfants et des crèches, pour l'avenir du pays. Car aujourd'hui la plupart des femmes travaillent et sont obligées de placer leurs enfants dans ces institutions » a estimé vendredi, Mme Nabiha Kammoun Tlili, présidente de la chambre nationale des jardins d'enfants et des crèches. « Mais le secteur se trouve, aujourd'hui, complètement marginalisé et désorganisé », a-t-elle avoué. Pourtant, le nombre des enfants inscrits dans ces institutions payantes ne dépassent pas en tout 18pc, dont environ 80pc dans le privé, a indiqué Mme Tlili dans une déclaration à la TAP. L'ouverture de nouveaux jardins d'enfants publics, notamment dans les quartiers populaires est de nature à faire bénéficier un plus grand nombre d'enfants des diverses activités dispensées dans ces espaces. Non respect du cahier des charges Lors de sa rencontre début avril avec la presse, Mohamed Ali Khaldi, représentant du ministère de la femme et de la famille avait parlé de plusieurs cas de violation et de dépassement commis au cours de la dernière période dans ces établissements. Des jardins d'enfants transformés en écoles coraniques ou l'inverse, non respect des méthodes pédagogiques conventionnelles... De son coté, Mme Tlili parle de propagation, dans les quartiers pauvres comme dans les quartiers huppés, de jardins d'enfants coraniques. Leur nombre ne cesse d'augmenter depuis la révolution du 14 janvier 2011. "Ces établissements ne sont pas conformes à la loi dans la mesures où ils ne permettent pas à l'enfant d'exercer des activités ludiques, créatrices, culturelles et sociales très indispensables à cet âge " a explique la présidente de la chambre nationale des jardins d'enfants et des crèches. Elle a cité aussi l'emploi de monitrices non qualifiées « parce qu'elles ne coQtent pas chères » ainsi que le non respect du nombre d'élèves par classe. « Malgré la prolifération des crèches, la formation en puériculture n'existe pas encore en Tunisie, a-t-elle encore relevé. Sur le non respect du cahier des charges régissant le secteur, Mme Tlili a évoqué les « lourdes charges financières et fiscales imposées », rappelant qu'en 1988, les jardins d'enfants et les crèches agréés étaient exonérés des impôts. Depuis 1999, ils ne le sont plus. Pour encourager les promoteurs à mieux investir dans ce secteur, Mme Tlili propose, aussi, l'octroi de crédits sans intérêts. Tweet Share Suivant