Tweet Share TUNIS (TAP) - L'Instance Nationale pour la Réforme de l'Information et de la Communication (INRIC) a adressé au président de la République, au président du gouvernement et au président de l'Assemblée nationale constituante une lettre dans laquelle elle demande le report de la consultation nationale sur le cadre législatif du secteur de l'information publique, prévue pour les 27 et 28 avril courant. L'INRIC précise, dans cette lettre, que l'organisation de cette consultation coïncide avec la date de la remise, aux trois présidents, du rapport général qu'elle est chargée de préparer, en vertu du décret-loi n° 10-2011, indique un communiqué de l'Instance publié jeudi. L'INRIC estime "que cette consultation à laquelle elle a été invitée au début de cette semaine risque d'être infructueuse si elle se tient avant la publication du rapport général de l'Instance, qui est, selon elle, "le fruit d'une année d'intenses activités, de visites sur le terrain, de conférences et de contacts avec des experts et des spécialistes en matière de réforme de l'information dans les pays démocratiques". Ce rapport, ajoute l'INRIC, comporte un diagnostic du secteur de l'information en Tunisie, dans ses divers aspects, et des recommandations visant à "hisser les entreprises publiques d'information et de communication à la hauteur des objectifs de la révolution et des aspirations du peuple tunisien à une information libre, pluraliste et honnête". "La décision unilatérale du gouvernement d'organiser cette consultation, sans concertation préalable et avant de prendre connaissance des conclusions de son rapport général, est une méconnaissance des efforts d'une instance nationale indépendante dont la mission est de contribuer à la réussite du processus démocratique", estime également l'INRIC. D'après l'Instance, la préparation de cette consultation nationale se déroule dans "un climat marqué par une rupture du dialogue avec l'INRIC et une multiplication des agressions contre la liberté de la presse". L'INRIC "redoute que l'indifférence manifestée par le gouvernement envers les activités de l'Instance, l'absence d'un dialogue sérieux avec elle et les tentatives de restaurer une mainmise sur le secteur de l'information ne conduisent à une régression vers le régime de la tutelle qui a coûté à la Tunisie le prix fort, au cours des dernières décennies", lit-on dans le même communiqué. L'INRIC demande le report de cette consultation à une date ultérieure, afin de permettre à toutes les parties concernées de prendre connaissance du contenu de son rapport général et de ses recommandations, et de les adopter comme plateforme de débat et de discussion sur les meilleures moyens d'assurer la réussite du processus de réforme du secteur de l'information et de la concrétiser, ainsi que, les aspirations du peuple tunisien à une information libre et pluraliste et à des médias de service public indépendants, ajoute la même source. Le porte-parole officiel de la Présidence de la République Adnene Moncer avait annoncé, mercredi, lors d'une conférence de presse au Palais de Carthage, qu'une consultation nationale sur la réforme des médias en Tunisie "sera organisée prochainement pour identifier les lacunes et les insuffisances du secteur et essayer d'y remédier à l'avenir" sans donner de précisions sur la date. Tweet Share Suivant