Tweet Share TUNIS (TAP) - "Le dialogue social comme réponse aux défis sociaux et économiques de l'heure", tel est le thème de la conférence tripartite de lancement du projet de promotion du dialogue social dont les travaux ont démarré, jeudi à Gammarth, dans la banlieue nord de Tunis. Organisée à l'initiative du ministère des Affaires sociales en partenariat avec l'Organisation internationale du travail (OIT) et le soutien du gouvernement belge, cette manifestation s'inscrit dans le cadre du suivi de la conférence de Bruxelles, organisée le 8 décembre 2011, en concrétisation du projet de partenariat sur le dialogue social entre la Belgique, le Bureau international du travail (BIT), la Tunisie, l'Algérie et le Maroc. L'objectif de cette rencontre qui réunit les représentants du gouvernement, de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) et de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (UTICA) est d'établir un diagnostic de la situation socioéconomique en Tunisie et esquisser les axes d'un contrat social pour la période 2012-2020. Ce contrat traduira l'engagement des trois parties à œuvrer ensemble pour réaliser les réformes économiques et sociales à même de garantir la paix et la stabilité sociale ainsi que la prospérité économique. La conférence qui se poursuit pendant deux jours, sera une occasion pour évoquer des expériences innovantes de dialogue social au niveau international. Elle sera couronnée par des recommandations ayant trait aux axes d'un contrat social qui sera formulé et conclu par les mandants tripartites avec l'appui des experts de l'OIT. Un groupe de travail tripartite issu de la conférence sera chargé de préparer un projet de contrat. Le Chef du gouvernement provisoire, Hammadi Jebali, a souligné, à l'ouverture de la conférence, que la réussite de la transition démocratique exige un consensus national autour des choix politiques et socio-économiques, mettant l'accent sur la détermination du gouvernement à coopérer avec les forces vives du pays pour surmonter la conjoncture difficile que traverse la Tunisie dans le cadre d'un dialogue qui réunit toutes les parties. Il a fait remarquer que la réalisation du progrès économique et de la prospérité sociale sont liées au dialogue entre les trois parties de production en vue d'instaurer des relations professionnelles basées sur la complémentarité des rôles afin de parvenir à l'établissement d'un contrat social qui soit un mécanisme consensuel efficace pour instaurer une politique sociale avant-gardiste adaptée aux mutations profondes survenues en Tunisie après la révolution. Il a ajouté que grâce au dialogue, le climat social général s'est caractérisé au cours des quatre premiers mois de 2012 par une progression vers la stabilité. Il a, dans ce contexte, fait savoir que le nombre des journées de travail perdues en raison des grèves a atteint, au cours de ces quatre mois, 47 mille journées contre 95 mille en 2011, outre l'annulation de 74pc des préavis de grèves. Pour sa part, le ministre des Affaires sociales, Khalil Ezzaouia a souligné que les trois partenaires sociaux sont appelés à promouvoir la culture de la solidarité effective à travers l'instauration d'un mécanisme d'encadrement pour les sans emploi et de lutte contre la pauvreté. Le secrétaire général de l'UGTT, Hassine Abassi a souligné que le dialogue social constitue la condition sine qua non de la réussite de la transition démocratique dans le cadre d'un consensus entre les trois parties de la production, en tenant compte des intérêts de chacune d'elles. Il a réitéré l'attachement de la centrale syndicale au dialogue social, soulignant que l'établissement d'un contrat social tripartite est une responsabilité historique commune qui requiert une volonté sincère et un réel partenariat entre toutes les parties. Il a indiqué que ce contrat constitue un pas important vers l'élaboration d'un nouveau pacte social entre les différentes composantes de la société, un pacte qui viendra répondre aux exigences et enjeux de l'étape actuelle et contribuer à la réussite de la transition démocratique, la stabilité et l'équilibre social. Pour sa part, la présidente de l'UTICA, Wided Bouchamaoui a souligné qu'un contrat social durable et cohérent doit être basé sur le dialogue, le respect de la loi et l'efficacité de l'administration et des entreprises, indiquant que cet instrument permettra de promouvoir l'investissement, d'impulser le développement régional et de créer de nouveaux postes d'emploi. Mme Bouchamaoui a ajouté que le dialogue social suppose la réalisation d'un équilibre entre les revendications sociales et les spécificités de la conjoncture économique actuelle. Moussa Oumarou, directeur du département des relations professionnelles et des relations d'emploi à l'OIT a souligné la disposition du BIT à apporter tout l'appui nécessaire et toute son expérience à la Tunisie pour que le processus de dialogue national aboutisse à la conclusion d'un contrat social tripartite en faveur de toutes les parties. Il a indiqué que le dialogue social est un facteur clé pour la promotion du travail décent, la consolidation de la démocratie et la réalisation de réformes économiques et sociales équilibrées, justes et durables. "Il constitue le principal outil de négociation pour trouver les solutions aux défis posés", a-t-il avancé. Oumarou a affirmé que l'engagement pris en faveur de la conclusion d'un contrat social tripartite, constitue une initiative historique majeure en matière de gouvernance qui pourra servir d'exemple à d'autres pays en transition sociale et politique. Monica De Coninck, ministre belge de l'Emploi a exprimé le soutien de son pays au processus de réforme entamé en Tunisie depuis la révolution. Elle a souligné la disposition de la Belgique à renforcer la coopération avec la Tunisie notamment dans le domaine de la politique du travail à travers un appui technique. De Coninck a exprimé son souhait de voir ce projet de "réanimation" du dialogue national contribuer au redressement de l'économie et du capital social en Tunisie. "L'efficacité du dialogue social repose, essentiellement, sur la qualité et la crédibilité des partenaires sociaux", a-t-elle ajouté. Tweet Share Suivant