Tweet Share TUNIS (TAP) - Le Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux (FTDES) et la Fédération internationale des Ligues des Droits de l'Homme (FIDH) organisent, vendredi, à Tunis, un atelier de travail sur le thème : "la protection des droits économiques, sociaux et culturels en Tunisie : Quelle stratégie nationale ?", qui se poursuivra deux jours durant. A cette occasion, plusieurs représentants de la société civile, des syndicats, des médias et des praticiens débattront des thèmes des droits économiques, sociaux et de leur justiciabilité aux plans national, régional et international. Ouvrant la conférence, le président de l'Assemblée Nationale Constituante (ANC), Mustapha Ben Jaafar, a rappelé que la révolution tunisienne s'était déclenchée en raison du non respect des droits économiques, sociaux et culturels des citoyens tunisiens, et que l'injustice sociale, le chômage, le népotisme et les disparités interrégionales ont été les leitmotivs de la révolution du 14 janvier. "La nouvelle constitution accordera la priorité aux droits sociaux", a-t-il indiqué, soulignant que depuis le 22 novembre 2011, l'ANC oeuvre d'arrache pied à la légifération de ces droits et à leur application, à travers la création de mécanismes de suivi, ce que reflétera la prochaine constitution, actuellement en cours d'élaboration. M. Ben Jaafar a, par ailleurs, affirmé que la Tunisie cherche à édifier un nouveau projet sociétal où le politique évoluera en harmonie avec l'économique, le social et le culturel. Il a précisé que la Tunisie vit un moment historique qui ne manquera pas de favoriser l'émergence d'un nouveau modèle social. Abordant la question du protocole facultatif du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels pour la promotion d'une plus grande justice sociale, le ministre des Affaires sociales, Khalil Zaouia, a fait remarquer que la Tunisie demeure en retard dans le domaine de la législation sociale par rapport à ses voisins algérien et marocain. Il a affirmé que le véritable défi ne consiste pas seulement en l'inscription des droits sociaux et économiques dans le texte de la Constitution mais plutôt en leur application effective, citant à titre d'exemple le cas des handicapés et des femmes qui sont particulièrement touchés par le chômage en Tunisie, en dépit des législations sociales promulguées en leur faveur, stigmatisant ainsi l'inexistence d'un véritable pacte social en Tunisie et d'un dialogue social sérieux engageant les différents partenaires sociaux et syndicaux. Il est à noter que les travaux de cet atelier auquel participent un grand nombre d'experts nationaux et internationaux, en provenance d'Afrique du Sud et de Bolivie, ou relevant des Nations Unies, devrait permettre d'alimenter les prochains travaux de l'ANC autour de la protection constitutionnelle des droits économiques sociaux et culturels. Tweet Share Suivant