Tweet Share TUNIS (TAP) - La décision du ministère de la Justice portant révocation des 81 magistrats est une «manoeuvre éminemment politique», a déclaré la présidente de l'Association des magistrats tunisiens (AMT), Kalthoum Kannou. Il s'agit d'une tentative visant à détourner l'attention sur les revendications des magistrats, tout particulièrement, la création d'une instance provisoire indépendante de la magistrature, a-t-elle ajouté. A l'ouverture de l'Assemblée générale extraordinaire du bureau exécutif de l'AMT tenue, dimanche, au Palais des Congrès, à Tunis, Mme Kannou a indiqué que cette décision prise la veille de la tenue de l'Assemblée générale de l'Association vise à perturber les travaux. «Nous rejetons cette décision, du point de vue forme, notamment en ce qui concerne le timing et l'aspect unilatéral de son adoption par le ministère», a-t-elle indiqué aux journalistes en marge de l'Assemblée générale de l'AMT. Les participants aux travaux s'attelleront à débattre des moyens visant à inciter la Constituante à accélérer l'adoption de la loi relative à l'instance provisoire indépendante de la magistrature avant les vacances judiciaires, a-t-elle fait savoir. Il est impératif de hâter la création de cette instance élue par les magistrats afin qu'elle ouvre la voie à la réforme du secteur de la justice et qu'elle «assure la gestion des affaires de la justice», notamment, en ce qui concerne le mouvement des magistrats, les nominations et les décisions stratégiques liées au secteur, a-t-elle insisté. Mme Kannou a accusé le pouvoir exécutif de vouloir exercer son autorité sur la justice, réaffirmant l'attachement des magistrats à leur indépendance et à la lutte contre toute tentative de domination du pouvoir. De son côté, Mme Raoudha Grafi, vice-présidente de l'AMT, a souligné que le projet de loi proposé par le ministère de la Justice est en deçà des attentes des magistrats et cache des intentions de mainmise sur le secteur. Tweet Share Suivant