Tweet Share TUNIS (TAP) - Plusieurs dossiers de corruption au sein du ministère de la Jeunesse et des Sports, du temps de l'ancien régime, ont été soumis à la justice tunisienne et "sont en cours de traitement", a annoncé mardi Hichem Jamaâ, secrétaire d'Etat à la jeunesse. Lors d'un point de presse tenu à la Kasba, Hichem Jamaâ a précisé que son département "a oeuvré depuis sa prise de fonction il y a six mois à ouvrir les dossiers de corruption et à enquêter sur toutes les plaintes qui lui sont soumises, de sources connues ou inconnues, tels les fédérations de rugby, Kyokushinkai, taekwondo, pétanque", alors que les investigations se poursuivent sur les fédérations de handball et danse artistique. "39 fédérations sont concernées par ces mesures", a précisé le secrétaire d'Etat, soulignant que la loi autorise le ministre de la Jeunesse et des Sports à mettre fin aux fonctions de tout responsable dans toute fédération impliqué dans des affaires de malversations. Hichem Jamaâ a fait état, d'autre part, de la surprise des responsables du ministère lors de visites à 9 gouvernorats de constater la détérioration des installations sportives et de la jeunesse. "Les infrastructures en Tunisie des profondeurs ne répondent guère aux normes, a estimé le secrétaire d'Etat, ce qui exige un effort gigantesque dans ces régions pour les promouvoir". Il a annoncé la mobilisation d'un budget de 200 millions de dinars au profit de ce secteur en 2012, avec une moyenne de 8 millions dinars par gouvernorat. Il a remarqué que le secteur de la jeunesse souffre de grandes lacunes, affirmant que les 500 millions de dinars qui lui sont octroyés sont d'ordre politique et servent à peaufiner l'image du régime alors que les installations existantes "sont du tape-à-l'oeil". Concernant les mêmes dossiers de corruption, Walid Balti, chargé de mission auprès du ministre de la Jeunesse et des sports, a indiqué que "les principaux dossiers touchent la société de Promosport, l'association "Basma" pour handicapés et l'association des amis des maisons de jeunes". Il a révélé à cet égard que la société de Promosport réservait 20 % des recettes des paris sportifs au profit de la présidence de la République—au titre du fonds 19 lui même versé au fonds 5 qui n'a aucun fondement légal—alors que les enquêtes ont révélé que les recettes servaient aussi à fournir des primes à des organisations relevant de l'RCD dissous qui n'ont aucun rapport avec le domaine de la jeunesse et des sports, tel l'Organisation des Mères de Tunisie présidée alors par Sayda Agerbi, l'association tuniso-française de cardiologie et l'amicale des diplômés de l'ENA. Parmi les résultats des investigations, il a cité le transfert de 3,053 millions de dinars du CNAM pour couvrir les droits de transmissions des matches de la CAN 2010, sur ordre de l'ex-premier ministre. Autre grand dossier examiné, celui de la cité nationale sportive relevant du ministère qui disposait de comptes dans des agences d'une banque privée sans que le contrôleur d'Etat soit au courant et qui a permis de financer le 20e anniversaire d'arrivée au pouvoir de l'ex-président Zine El Abidine Ben Ali pour un montant total de 1,750 million de dinars. Balti a indiqué, par ailleurs, que le département de tutelle avait mis en place une association des amis des maisons de jeunes et de culture qui concluait des transactions pour son propre compte. "Les activités de cette association se sont poursuivies après la révolution mais le ministre a décidé de la dissoudre, une mesure préventive avant de procéder au contrôle des toutes les dépenses", a-t-il précisé. Il a affirmé que le ministère avait décidé à l'époque de verser 500 mille dinars de son budget à l'association "Basma" tout en lui fournissant des équipements audio-visuels et sportifs qui ont été transférés ensuite au palais présidentiel. Le chargé de mission a indiqué également que les rapports des structures de contrôle ont permis de constater des fautes de gestion commises par les fonctionnaires du ministère. Tweet Share Suivant