Tweet Share DACCA (Bangladesh) (TAP) - L'organisation Human Rights Watch (HRW) a dénoncé jeudi les restrictions "cruelles" du Bangladesh à l'aide humanitaire destinée aux réfugiés Rohingyas fuyant les violences communautaires en Birmanie. Le Bangladesh a demandé le mois dernier à trois organisations caritatives (Médecins sans frontières, Action contre la faim et Muslim Aid UK) d'arrêter d'aider les Rohingyas au motif que leurs activités risquaient d'encourager de nouveaux flux de réfugiés. Ce pays défavorisé d'Asie du sud a en outre renvoyé depuis juin des dizaines de bateaux transportant des centaines de réfugiés cherchant à fuir les violences communautaires qui ont fait officiellement 80 morts dans l'ouest de la Birmanie. Le Bangladesh, qui partage 200 km de frontière avec la Birmanie, abrite déjà environ 300.000 Rohingyas. Environ 30.000 d'entre eux vivent dans deux camps de réfugiés dans le sud du pays, sous le contrôle des Nations unies. "Le gouvernement du Bangladesh tente de rendre encore plus atroces les conditions des réfugiés Rohingyas vivant déjà au Bangladesh pour que la population fuyant les brutalités en Birmanie restent là-bas", a dénoncé le directeur de HRW, Bill Frelick. "C'est une politique cruelle et inhumaine qui devrait être immédiatement inversée", a-t-il ajouté. HRW a rappelé que Dacca était signataire du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels qui interdit aux pays d'empêcher l'accès à la nourriture et aux soins médicaux aux populations vivant à l'intérieur de ses frontières, y compris les réfugiés. Les trois ONG citées par le gouvernement aident la minorité musulmane des Rohingyas depuis le début des années 1990 en leur fournissant notamment des soins de santé, des vivres de première nécessité et de l'eau potable. MSF gère un centre de soins près de l'un des camps de réfugiés au Bangladesh. En Birmanie, les 800.000 Rohingyas, apatrides, confinés dans le nord de l'Etat Rakhine, ne font pas partie des minorités ethniques reconnues par le pouvoir et par beaucoup de Birmans. Ils sont considérés par l'ONU comme une des minorités les plus persécutées de la planète. Tweet Share Suivant