Tweet Share ROME (de l'envoyée de la TAP, Behija Belmabrouk) - La Tunisie et l'Italie ont convenu de mettre en place une commission d'enquête mixte sur le drame de Lampedusa (Italie) et la révision de l'accord de coopération bilatérale en matière de lutte contre l'émigration clandestine. Telles sont les principales décisions prises au terme de la séance de travail tenue, jeudi, au siège du ministère italien de l'Intérieur à Rome qui a réuni du côté tunisien, M. Rafik Abdessalem, ministre des Affaires étrangères et la délégation l'accompagnant et la ministre italienne de l'Intérieur, Mme Anna Maria Cancellieri ainsi qu'une délégation de son département. Les deux parties ont fait état d'une convergence de vues sur la question de la lutte contre l'émigration clandestine et sur la nécessité de renforcer les efforts bilatéraux dans ce domaine. Il a été convenu de créer une commission d'enquête mixte afin d'examiner les circonstances ayant entouré le naufrage de l'embarcation des émigrés clandestins, jeudi dernier, d'identifier les corps repêchés et de fournir des réponses claires et précises aux familles des disparus, a indiqué la ministre italienne. Il a été, également, convenu de réviser l'accord de coopération bilatérale en matière de lutte contre l'émigration clandestine, dans le cadre d'une approche globale pour déterminer les raisons réelles qui poussent les jeunes tunisiens à risquer leur vie en mer. Les deux parties ont aussi convenu d'identifier les voies appropriées à même de renforcer les domaines de développement solidaire et de promouvoir la coopération dans les différents domaines et secteurs. Pour sa part, M. Rafik Abdesselem a indiqué que la commission d'enquête sera composée d'experts, de techniciens issus des ministères de l'Intérieur et de la Justice des deux parties, et se chargera d'accélérer les enquêtes et d'établir les résultats concrets qui seront notifiés ultérieurement aux familles des victimes. La partie tunisienne a insisté pour que l'approche globale de la migration ne se réduise pas au volet sécuritaire mais aussi et surtout aux dimensions socio-économiques. Elle a mis l'accent sur l'élargissement des concertations dans le cadre des travaux des commissions mixtes durant les semaines à venir, sous l'égide des départements des Affaires étrangères des deux pays. La partie tunisienne a également demandé à l'Italie de lui livrer le lot restant des équipements logistiques et de frégates ainsi que des véhicules 4X4, prévu dans le cadre de l'accord sur la lutte contre l'émigration clandestine conclu entre les deux parties au mois d'avril 2011, afin de renforcer le contrôle des côtes tunisiennes et lutter contre la clandestinité. Le ministre a fait remarquer que le nombre d'immigrés clandestins tunisiens a régressé en comparaison à l'année 2011 passant de 30 mille à 2954 au cours de 2012. De son coté, M. Ahmed Néjib Chebbi, membre de l'Assemblée nationale constituante, a estimé que l'aspect le plus important dans cette concertation réside dans la réaction positive du côté italien à la demande du ministre tunisien des Affaires étrangères relative à la constitution d'une commission mixte pour enquêter sur les circonstances du naufrage de la barque des émigrés clandestins, l'accélération des recherches des disparus, ainsi que la dynamisation de l'action de la commission tuniso-italienne sur l'émigration, en vue de l'extension de l'accord établi à cet effet. Il a souligné que la délégation a fait tout son possible pour défendre les intérêts des Tunisiens, demandant la régularisation de la situation des rescapés du dernier accident. Le ministre des Affaires étrangères effectue, actuellement, une visite de travail en Italie à la tête d'une délégation de haut niveau comprenant le secrétaire d'Etat à l'Emigration, Houssine Jaziri, le conseiller du président de la République provisoire, Samir Ben Amor, deux membres de l'Assemblée nationale constituante, Ahmed Nejib Chebbi et Oussama Sghaïer, et l'ambassadeur de Tunisie à Rome. Il a eu des entretiens avec des responsables italiens concernés par le dossier de l'émigration clandestine. Le ministre et les membres de la délégation doivent rencontrer, vendredi, des jeunes tunisiens rescapés du naufrage, actuellement au centre d'accueil de Lampedusa. Tweet Share Précédent Suivant