Tweet Share TUNIS (TAP) - Le président du groupe de la Banque Mondiale, Jim Yong Kim, a déclaré jeudi, dans un entretien accordé à la TAP, que "l'accélération du rythme de croissance en Tunisie, exige le lancement immédiat des réformes que le gouvernement s'est engagé à mettre en oeuvre". Le premier responsable de la BM, en visite de travail en Tunisie, les 23 et 24 Janvier courant, à la tête d'une délégation de la Banque, a ajouté qu'il "est impératif de parachever la nouvelle constitution et de mettre en place une feuille de route claire aux niveaux politique, économique et social". "Nous avons trouvé auprès du gouvernement une totale compréhension à ce niveau. Toutefois, l'amélioration de la situation économique et sociale dans le pays, nécessite la prise de mesures, devant être décidées rapidement", a-t-il dit. La Banque Mondiale avait déjà donné son accord de principe pour l'octroi à la Tunisie, d'un prêt d'une valeur de 500 millions de dollars (1USD = 1,557 TND), sous forme d'appui budgétaire, pour l'exercice 2013. Le groupe de la BM va concentrer son appui à la Tunisie, selon Jim Yong Kim, sur l'instauration des fondements du développement durable, de la création d'emplois, de la promotion de l'intégration socio-économique et de l'amélioration de la gouvernance à travers la participation citoyenne, la transparence et la responsabilisation. Il a précisé qu'il ne s'agit pas d'une "aide conditionnée", car la BM perçoit sa relation avec la Tunisie comme "un partenariat réel" et œuvre "pour accompagner le processus de transition démocratique dans le pays. Elle aidera le Tunisie à réduire les taux de pauvreté et à créer des emplois. En contrepartie, "nous avons exposé au gouvernement notre expérience, laquelle a démontré la nécessité pour un pays comme la Tunisie, de prendre des mesures pour préparer le terrain adéquat à la réalisation de la croissance économique escomptée". Il est indispensable pour la Tunisie, d'après le président de la BM, "d'investir dans les secteurs de la santé, l'éducation et l'inclusion sociale, de manière à mettre en place les bases d'une croissance économique durable". La réalisation de cet objectif, a-t-il soutenu, nécessite "l'amélioration du climat d'affaires pour attirer l'investissementé. D'après le rapport de la banque mondiale sur le développement à l'horizon 2015, le secteur privé est en mesure d'offrir 90% des postes d'emplois, "d'où la nécessité pour la Tunisie d'avoir un secteur privé dynamique, à même de créer des opportunités d'emploi", a commenté M. Kim. Le président du groupe de la BM a rappelé que la mission de l'institution mondiale que ce soit en Tunisie ou dans le reste des pays du monde, consiste à "réduire la pauvreté, garantir une répartition équitable des fruits de la croissance et lutter contre la marginalisation, qui comptent parmi les principales revendications de la révolution tunisienne". "Nous avons insisté, lors de nos entretiens avec les responsables tunisiens, sur la nécessité d'assurer la participation de la femme et de réaliser l'égalité entre les deux sexes, non en tant que principes culturels mai en tant que valeurs humaines et facteurs déterminants dans la réalisation de la croissance escomptée", a-t-il dit avancé. D'après lui "la participation de la femme et l'égalité entre les deux sexes demeurent des facteurs essentiels pour la garantie d'un développement solidaire". Il a ajouté dans ce sens que "la révolution tunisienne nous a permis de tirer les leçons, notamment, en ce qui concerne le développement solidaire, dans la mesure ou un développement durable ne peut avoir lieu, sans l'inclusion des différentes parties et sans la répartition des fruits de la croissance sur toutes les catégories de la société". M. Jim Yong Kim a estimé que "la réussite du processus de transition en Tunisie sera un signal fort non seulement pour la région mais aussi pour les divers pays du monde". Il a relevé qu'il avait eu, lors de sa visite en Tunisie des entretiens avec les représentants de la société civile tunisienne, des universitaires et des représentants de l'UGTT et de l'UTICA au cours desquels, il a insisté sur la nécessité d'associer toutes les parties aux réformes prévues dans le pays. En ce qui concerne les perspectives de développement dans la région MENA (Moyen Orient et Afrique du Nord), le premier responsable de la Banque Mondiale a prévu "une reprise rapide du rythme de croissance au cours des deux prochaines années, mais les gouvernements des pays de la région devraient initier plusieurs réformes". Tweet Share Suivant