TUNIS, 10 avr. 2010 (TAP) - Le temps maussade n'a pas empêché le public féru des rythmes latino-américains et du chant tuniso-oriental de se déplacer, vendredi soir, à Gammarth, pour assister à l'ouverture de la 6ème édition de la manifestation ''Jazz à Carthage'', confiée au trio portugais ''Jacinta group '' et aux frères Amine et Hamza Mraihi. Même Si la majeure partie du public tunisien est venue spécialement pour le nouveau spectacle des frères Mraihi ''quand les cordes s'accordent'', elle n'a pas manqué la première partie de la soirée pour savourer un mode latino américain de haute facture chanté par l'artiste portugaise du Blue note Jacinta et joué par le duo Pedro Costa (Piano) et Paulo Gravato (saxophone). Pendant une heure Jacinta a chanté plusieurs tubes de son dernier album ''Songs of Freedom'' composé de reprises très éclectiques, une rétrospective des années 60 à 80 comportant des titres d'artistes aussi divers que Ray Charles, Bob Marley, The Beatles et autres. Avec une voix superbe et une présence scénique sobre, l'auditoire a particulièrement apprécié les compositions de Rock et de jazz jouées avec une formation minimaliste afin de mettre en valeur la profondeur des capacités vocales de cette artiste, déclarée en 2001 artiste-jazz de l'année au Portugal, pays dont elle est originaire. A son actif plusieurs albums dont ‘'tribute to Bessie Smith'' , ‘'Jacinta sings Monk'' et ''Jacinta sings Brazil''. ‘'Quand les cordes s'accordent'' est le titre du nouveau album des frères Mraihi (2009), présenté en spectacle pour la première fois dans le cadre du festival ''Jazz à Carthage''. L'un au luth (Amine), l'autre au Qanoun (Hamza) et Maroua Kriaa au chant, accompagnés par des musiciens d'autres nationalités, le concert a été une sorte d'invitation au voyage et au rêve dans un univers où les frontières et les barrières sont abolies. Dans leur jeu fluide, fait de détours imprévus l'aspect méditatif, voire nostalgique des compositions, se nuance dans les dialogues vifs ou les solos débordant d'énergie. Les emprunts à la musique indienne ou anatolienne enrichissent encore la gamme des émotions et des timbres. De son côté, la jeune chanteuse du groupe Maroua Kriaa a fait preuve d'un talent d'improvisation grâce à sa belle voix en interprétant plusieurs chansons composées par les Mraihi dont ''Mani nessi'' (j'ai pas oublié) et ''ma ndhayaa souti'' (je ne perdrai pas ma voix). La soirée qui a duré deux heures a été rehaussée par la présence de M.Abderraouf El Basti, ministre de la Culture et de la sauvegarde du patrimoine.