GAMMARTH, 28 avril 2010 (TAP) - L'expérience tunisienne pour la promotion de la médecine de travail et de la sécurité professionnelle, les moyens de prévention contre les risques émergents résultant de l'évolution des méthodes de production et l'augmentation de l'emploi des nouvelles techniques ont été les thèmes de la conférence organisée, mercredi, à Gammarth (Banlieue de Tunis), par le ministère des Affaires sociales, de la Solidarité et des Tunisiens à l'étranger. Cette manifestation est concomitante à la célébration de la journée nationale et internationale de la santé et de la sécurité au travail, célébrée le 28 avril de chaque année. Elle entre, d'autre part, dans le cadre de la diffusion de la culture de la prévention des risques professionnels, le suivi des derniers développements, dans le domaine, et l'examen de l'adaptation du système national de sécurité au travail, au niveau législatif et institutionnel à ces développements. Dans une allocution prononcée à cette occasion, M. Naceur Gharbi, ministre des Affaires sociales, de la Solidarité et des Tunisiens à l'étranger, a souligné que si l'emploi des nouvelles technologies a permis l'amélioration des conditions de travail et l'évolution du rythme de la production, il n'en demeure pas moins qu'il a créé de nouveaux risques, notamment le pression psychologique qui est à l'origine du stress et des troubles mentaux et osseux. Il a ajouté que ces risques nouveaux sont différents des risques professionnels traditionnels comme les chutes, l'électrocution et l'intoxication due aux matériaux ferreux lourds, et il est difficile de les gérer sans l'établissement de plans de prévention adaptés qui touchent les domaines de l'inspection, l'encadrement, la formation et l'information. Le ministre a expliqué que l'évolution du système de santé et de la sécurité professionnelle, au niveau structurel et législatif, ne doit pas estomper quelques insuffisances, notamment l'augmentation du nombre des accidents de travail, en particulier dans le secteur du bâtiment et des travaux publics, et l'incapacité des petites et moyennes entreprises d'exécuter des plans de prévention. Il a rappelé, à ce propos, les mesures décidées par le chef de l'Etat, au cours des derniers mois, afin de dynamiser le système national de santé et de sécurité au travail dont la mise en place d'un programme national de gestion des risques professionnels, ainsi que le développement du taux de couverture de la main d'oeuvre par les groupements de médecine de travail et les services médicaux privés dans les entreprises, pour atteindre un taux de 70 pc, à 'l'horizon 2014. Ces décisions ont porté egalement sur la création, au sein du ministère des Affaires sociales, d'une structure administrative chargée de l'étude et de l'identification des causes des accidents de travail, afin de les surveiller et d'identifier les solutions adaptées pour les traiter. L'accent a, en outre, été mis sur la nécessité de redoubler d'efforts pour la diffusion de la culture de la prévention des risques professionnels, la participation des toutes les partenaires sociaux à l'établissement de programmes d'action qui aident à l'amélioration des indicateurs de sécurité en milieu professionnel. Des participants ont mis l'accent sur l'importance d'oeuvrer à l'amélioration des compétences des médecins du travail pour les adapter aux développements intervenus dans les domaines des maladies professionnelles et des méthodes de prévention et de soins, d'actualiser les législations nationales conformément aux lois internationales et de s'inspirer des expériences des pays développés, dans le domaine de la santé au travail. Ils ont, d'autre part , souligné l'importance d'actualiser le cadre juridique organisant les relations professionnelles, en Tunisie,en vue de consacrer le bien-être social chez les travailleurs, dans les différents milieux professionnels, et d'aider à relever les défis posés à l'entreprise tunisienne, notamment pour améliorer la compétitivité et faciliter l'adhésion de l'économie nationale au système économique mondialisé. La Tunisie a adhéré à 58 conventions de travail internationales, dont près de la moitié sont en relation avec la question de la santé et de la sécurité au travail. En 2009, le taux de couverture de la main d'oeuvre par les groupements de médecine de travail s'est élevé à 49 pc de l'ensemble des travailleurs régis par le Code du travail (Plus de 706 mille travailleurs), avec une baisse de la périodicité des accidents de travail à 29,13 pour mille travailleurs contre 233 accidents mortels. Selon les statistiques du Bureau international du Travail, 2,200 millions de décès par an sont dus à des accidents de travail et maladies professionnelles et 160 millions de cas de maladies professionnelles sont liés au travail.