BARDO, 4 juin 2010 (TAP) - La Chambre des députés a tenu, mercredi, une séance plénière, sous la présidence de M. Foued Mebazaa, président de la Chambre. La séance a été consacrée à un débat avec le gouvernement sur le secteur de la formation professionnelle, des défis auxquels il fait face et aux dispositions pour sa promotion ainsi que la dynamisation de ses mécanismes et ses interventions, en vue de lui conférer l'efficacité requise. A cette occasion, le président de la Chambre des députés a mis en exergue le souci des différentes parties concernées d'approfondir les réformes pour la promotion de la formation professionnelle, aux divers niveaux, afin qu'elle s'adapte aux besoins de l'entreprise et aide à l'amélioration de l'employabilité des diplômés. Il a ajouté que la politique nationale de l'emploi est marquée, aujourd'hui, par une nouvelle impulsion après les dernières décisions du chef de l'Etat visant à garantir une formation complémentaire et la progression, dans les différents niveaux de formation, dynamiser le principe du partenariat entre les professionnels, mettre à niveau les établissements de formation privés et établir des contrats à objectifs avec les établissement publics, dans ce domaine. Dans ses réponses aux députés, M. Mohamed Agrebi, ministre de la Formation professionnelle et de l'Emploi, a rappelé que ce secteur bénéficie d'un grand intérêt, dans le cadre des orientation politiques générales du pays et que le programme présidentiel pour la période 2009-2014 consolide cette orientation et accélère le rythme des réformes et de la rectification de nombreuses orientations et choix nationaux, dans le domaine, afin d'améliorer son rendement et de l'habiliter à relever les défis . Il a expliqué que le fait de placer la formation et l'emploi au sein du même ministère reflète le souci d'actualiser les contenus de la formation afin de l'adapter aux besoins grandissant des entreprises économiques et l'amélioration de l'employabilité des diplômés. Il a ajouté que les services du ministère oeuvrent, en collaboration avec le secteur de la production et les professionnels, pour réaliser cette adéquation. Concernant le plan du ministère pour améliorer davantage le rendement du secteur, M .Agrebi a indiqué que de nombreux programmes clairs et cohérents ont été mis en place, à la lumière des remarques des professionnels et des experts. En outre, les recommandations des études stratégiques et sectorielles et des expériences de nombreux pays développés ont été prises en considération, dans ce domaine, afin de réaménager la politique nationale dans les secteurs de la formation professionnelle et de l'emploi, d'éviter les insuffisances enregistrées et de se rapprocher le plus possible des besoins du marché de l'emploi et de la formation, en Tunisie et dans le monde. Il a, en outre, indiqué que le ministère oeuvre, avec la collaboration du ministère de la Défense nationale, du ministère de l'Agriculture et des Ressources hydrauliques et d'autres départements concernés par la formation professionnelle, à l'approfondissement de la concertation sur les moyens de promouvoir le rendement du secteur, en général, et améliorer ses indicateurs d'encadrement. Le secteur de la formation professionnelle accueille, actuellement, environ 39 mille jeunes de la tranche d'âge 16-20 ans. Un plan a, d'autre part, été mis en place pour polariser environ 20 mille jeunes, cette année, réviser et diversifier les programmes de formation, instaurer de nombreuses incitations, dans diverses spécialités prometteuses, tels que le bâtiment et la soudure où les jeunes en formation bénéficient de la gratuité de l'hébergement, des repas, des fournitures scolaires et de la formation. En outre, 300 conseillers en formation ont été recrutés pour améliorer l'encadrement, au sein des entreprises économiques. A propos du plan du ministère pour conférer de plus grandes prérogatives aux régions concernant la détermination des besoins en formation, M. Mohamed Agrebi a fait remarquer que cette démarche a été dictée par l'adaptation des programmes de formations aux besoins économiques et de développement des régions et, par conséquent, l'amélioration de l'employabilité des jeunes formés. Il a évoqué, dans ce sens, l'expérience relative à la création de deux centres de formation en tissage, à Gafsa et à Kasserine, après l'installation, dans ces régions, de deux unités industrielles, dans ce secteur. Concernant les centres d'excellence, le ministre a expliqué que cette expérience cible à promouvoir et à améliorer davantage les programmes de formation, et de se rapprocher encore plus du niveau des critères internationaux. Il a ajouté que la philosophie de la création de ces centres est d'en faire une locomotive pour tout le secteur, avec un intérêt particulier pour les spécialités prometteuses et à forte employabilité, grâce à la collaboration et la coordination avec les professionnels et les entreprises économiques. Il a évoqué, à cet effet, que la création d'un centre de formation en aviation, en attendant l'ouverture d'un autre pour les spécialités des industries agroalimentaires, électroniques, technologiques avancés, bâtiment et soudure. ¬Le ministre a ajouté que les spécificités de ces centres se situe au niveau du fait qu'ils sont réalisés avec la coopération des centres de formations internationaux et d'entreprises économiques multinationales, avec une reconnaissance des diplômes en Tunisie et à l'étranger, ce qui permet de polariser l'investissement étranger et de fournir des opportunités d'emploi aux compétences tunisiennes, dans d'autres pays. Parlant du service public volontaire, M. Mohamed Agrebi a fait remarquer que ce mécanisme décidé par le chef de l'Etat a bénéficié, jusqu'à maintenant, à environ 5000 jeunes, filles et garçons, diplômés de l'enseignement supérieur dont la période de chômage a duré longtemps ou enfants de familles aux revenus limités. Ce programme n'est pas une opération de recrutement au sens traditionnel, mais une occasion offerte au jeune pour améliorer ses potentialités et d'acquérir des compétences plus grandes pour la recherche d'une opportunité d'emploi. Il a, par ailleurs, expliqué que les accords d'émigration organisée conclus par la Tunisie avec des pays européens, notamment la France, garantissent environ 9000 opportunités d'emploi temporaire ou stages, mais le nombre des bénéficiaires n'a pas dépassé, jusqu'à maintenant les 2000 jeunes. Les efforts sont axés, avec l'aide des bureaux d'emploi privés, dans ces pays, sur la rationalisation de l'exploitation des opportunités offertes par ces conventions, le suivi de l'évolution des marchés de la main d'oeuvre, dans d'autres pays, et l'exploitation des possibilités d'emploi qui y existent. Dans sa réponse à la question de la mise à niveau des bureaux de l'emploi, M. Mohamed Agrebi a indiqué que le ministère exécute un plan pour la modernisation du travail de ces bureaux, l'orientation et l'encadrement des jeunes, la création de point d'accès à l'Internet, dans ces bureaux pour aider les demandeurs d'emploi dans la recherches d'opportunités de travail. Il a, d'autre part, rappelé que les métiers de proximité garantissent, actuellement, d'importantes opportunités pour la création de postes d'emploi, en particulier pour les diplômés de l'enseignement supérieur, notamment dans les domaines de l'encadrement des personnes handicapés. Il a évoqué, à ce propos, la création du mécanisme du "chèque services" afin de dynamiser cette initiative qui aide à la consolidation de l'encadrement des personnes à besoins spécifiques et au renforcement des créations d'emplois.