TUNIS, 16 juin 2010 (TAP) - Le service aérien d'aide humanitaire des Nations Unis (UNHAS) qui dessert les pays de l'Afrique de l'ouest et qui est géré par le Programme alimentaire Mondial (PAM), a suspendu ses vols en raison d'un déficit de financement de 2,5 millions de dollars, somme nécessaire à la poursuite de l'acheminement des aides jusqu'à la fin de l'année, indique un communiqué en ligne diffusé, mardi, par le centre d'actualité des Nations Unies. Trois pays d'Afrique de l'Ouest sont affectés par ce déficit, à savoir la Guinée, la Sierra Léone et le Libéria. Selon Emilia Casella, porte-parole du PAM, quelques 250.000 personnes seront affectées par la suspension de ces vols. Même si un donateur fournissait aujourd'hui les fonds nécessaires, il est trop tard pour empêcher l'interruption des vols, a expliqué Mme Casella. Une fois suspendu, le pont aérien ne pourrait pas reprendre ses opérations avant cinq à six mois au plus tôt, a-t-elle dit. En mars dernier, la directrice du PAM en guinée, Fatma Samoura, s'est déclarée préoccupée par les conséquences de cette interruption, en l'absence d'alternatives pour le transport aérien. Les Nations Unies estiment que près de deux millions de personnes en guinée pourraient en ressentir les effets a-t-elle affirmé. De son côté, le coordinateur de l'action humanitaire dans ce même pays, Anthony Ohemeng-Boamah a souligné que ''l'instabilité politique et sécuritaire qui perdure dans le pays exige que la capacité de réaction sûre et rapide du service aérien soit préservée''. Outre l'acheminement des aides entravé par l'interruption du pont aérien, un autre problème se pose au niveau de la circulation des travailleurs humanitaires. En effet, sans ces vols, l'ONU affirme ne pas être en mesure d'assurer l'évacuation médicale et de sécurité des travailleurs humanitaires. Une fois les vols suspendus, ces derniers sont dans l'incapacité de fournir une assistance pourtant vitale aux personnes vulnérables de la région. L'ONU rappelle qu'en 2008, les vols humanitaires avaient transporté plus de 360.000 passagers et 15.000 tonnes de cargaison dans 16 pays avec 58 appareils affrétés. Récemment, les vols ont permis le déplacement d'environ 500 personnes par mois (personnel des agences de l'ONU et d'organisations non gouvernementales, donateurs et journalistes) qui ont pu ainsi gagner certaines des zones les plus inaccessibles au monde. Certaines de ces régions restent d'ailleurs inaccessibles par la voie terrestre du fait de l'insécurité ou de l'absence de routes praticables, surtout pendant la saison des pluies.