NATIONS UNIES, 21 juillet 2010 (TAP) - L'ancienne chef du bureau de veille interne des Nations unies accuse mardi le secrétaire général Ban Ki-moon d'être un piètre dirigeant qui conduit l'organisation à "tomber en lambeaux". Ces critiques, rapportées dans un premier temps par le Washington Post, interviennent au moment où les collaborateurs de l'ancien ministre sud-coréen des Affaires étrangères étudient la possibilité de le voir briguer un second mandat. Sous la direction de Ban, a affirmé mardi l'ex-directrice de la supervision interne de l'Onu Inga-Britt Ahlenius, "il n'y a aucune transparence, il y a un manque de responsabilité". "J'ai le regret de dire que le secrétariat (des Nations unies) est désormais dans un processus de désagrégation", a-t-elle dit dans ce qu'elle présente comme un "rapport de fin de mission". Elle a quitté son poste la semaine dernière et son successeur n'est toujours pas connu. "Il ne part pas seulement en lambeaux (...) il dérive vers l'inutilité", insiste-t-elle dans son document. Ahlenius reproche en outre à Ban d'avoir réduit l'indépendance du bureau de veille interne, qui enquête sur les méfaits présumés au sein des Nations unies, en l'empêchant de nommer l'ancien chef de l'unité des acquisitions, démantelée, à la tête des enquêtes de sa division. Cette unité de 15 personnes avait été créée en raison du scandale de corruption autour du programme "pétrole contre nourriture" en Irak. Elle était dirigée jusqu'en 2008 par l'ancien ministre de la Justice du Connecticut Robert Appleton. Certains pays en développement, soutenus par la Russie, avait fait pression sur Ban pour qu'il n'emploie plus Appleton, accusé par ces Etats de mener une croisade contre les pays pauvres, ont expliqué des diplomates. Cela a considérablement altéré les relations entre Ban et Ahlenius. L'année dernière, Ban avait déjà subi les critiques du vice-représentante permanente norvégienne à l'Onu, Mona Juul, qui avait déploré son absence, sa passivité et le peu d'aide qu'il apportait, dans une note rendue publique par la presse. Les diplomates onusiens s'attendent à ce que Ban brigue sa propre succession l'année prochaine.