BRUXELLES, 27 juil 2010 (TAP) - L'Union européenne a donné mardi le coup d'envoi aux négociations d'adhésion de l'Islande, tout en invitant Reykjavik à se mobiliser pour lutter contre l'hostilité croissance de sa population et en prévenant que des dossiers épineux comme la pêche s'annonçaient compliqués. "Je suis préoccupé par le manque de soutien public à l'heure actuelle en Islande pour l'appartenance à l'UE", a déclaré à la presse le commissaire européen à l'Elargissmeent, Stefan Füle, à l'issue d'une réunion inaugurale à Bruxelles marquant le coup d'envoi des discussions. "Cela montre qu'il est nécessaire d'avoir une information plus objective sur l'Union européenne et les politiques qu'elle mène", a-t-il ajouté, soulignant qu'il s'agissait "surtout d'une tâche pour le gouvernement islandais". M. Füle compte toutefois lui-même se rendre sur place en septembre. La décision d'adhésion "doit être fondée sur des faits et des chiffres, pas sur des mythes et des peurs", a-t-il ajouté. L'ouverture des négociations d'adhésion intervient un an tout juste après le dépôt par l'Islande de sa candidature le 16 juillet 2009, dans le sillage d'une crise financière qui avait durement frappé ses banques et poussé son opinion à souhaiter bénéficier du parapluie de l'euro. Depuis, l'enthousiasme de la population a nettement reculé, au point que les derniers sondages ont donné une majorité contre l'adhésion. Or, au bout du processus, c'est elle qui devra décider par référendum. Les Européens ont encore en mémoire les deux non à l'adhésion infligés par les Norvégiens en 1972 et 1994, et le refus des Suisses d'intégrer l'Espace économique européen (EEE) en 1992. Les suites de la faillite de la banque islandaise Icesave, qui a aussi entraîné la ruine de nombreux clients britanniques et néerlandais, a eu l'effet d'un électrochoc sur l'île. La Grande-Bretagne et les Pays-Bas réclament à l'Islande le remboursement de l'indemnisation de leurs citoyens, que ces deux pays ont dd avancer, une question qui risque un jour ou l'autre de gripper les négociations. L'Islande tient aussi à protéger ses zones de pêche à la morue, qu'elle ne veut pas partager avec les autres, et tient à conserver sa tradition de pêche à la baleine, pourtant interdite par l'UE.