TUNIS, 25 sept 2010 (TAP) - Le nouveau film d'Abdellatif Kechiche "Vénus noire" sur l'histoire dramatique, bouleversante et choquante de l'esclave Sud-africaine, Saartjie Baartman, sera à partir du mois d'octobre prochain disponible en roman graphique sous forme de bande dessinée. S'inspirant de ce film dont la sortie en France est prévue le 27 octobre prochain, la bande dessinée paraîtra en 132 pages aux éditions Emmanuelle Proust, avec des croquis du dessinateur Renaud Pennelle "dont le graphisme libre et inspiré a séduit Abdellatif Kechiche qui lui a confié l'adaptation en bande dessinée de son film "Vénus noire". Projection de "Vénus noire" aux JCC 2010 Le long métrage, dont la projection lors des journées cinématographiques de Carthage (23-31 octobre 2010) a été confirmée à l'Agence Tunis Afrique Presse (TAP) par Mme Dorra Bouchoucha, directrice de la 23e session des JCC, a été en lice lors de la 67ème édition du festival cinématographique La Mostra de Venise (1er-11 septembre 2010) où il a été très bien accueilli lors de sa projection en première mondiale. S'achevant sur les images réelles du retour de la dépouille de Saartjie Baartman, surnommée "Venus Hottentote", en Afrique du Sud en 2002, le film a fait l'objet d'une large médiatisation. Dans cette oeuvre du genre drame-historique, Abdellatif Kechiche narre l'histoire véridique de cette esclave dont le corps a été disséqué après sa mort en 1825. Objet de curiosité avant et après sa mort, les restes de son corps ont été exposés au musée de l'homme à Paris avant d'être restitués. Récompensé à Venise en 2007 par le grand prix du jury pour "La graine et le mulet", Abdellatif Kechiche a orienté sa caméra, dans cet opus, sur une figure emblématique du 19ème siècle: Saartjie Baartman (née en 1789), une jeune femme originaire d'une tribu d'Afrique du sud, asservie contre son gré et exhibée tel une bête de foire en Europe en raison d'une morphologie corpulente hors du commun, qu'on désigne en termes scientifiques par "stéatopygie". Le film a été considéré par la presse spécialisée comme un réquisitoire contre le racisme, le racisme ordinaire du public européen à cette époque qui traita cette femme comme une bête de foire, mais aussi le racisme des scientifiques qui la comparèrent à un Orang-outang. Et même si "Venus noire" est un film en costumes d'époque, il "trouve dans l'actualité récente des résonances parfois très troublantes, car l'histoire est l'une des plus intrigantes de notre époque, de celles qui traduisent avec une grande éloquence l'absurdité des rapports entre les différences". Il est à signaler que l'héroïne du film, la cubaine Yahima Torres est une révélation d'Abdellatif Kechiche. Pour les besoins du film, l'actrice a pris près de 15 kg pour mieux ressembler au personnage. Un personnage qui avait servi de référence à plusieurs écrivains et musiciens comme Victor Hugo qui y a fait allusion dans les Misérables en 1862 ou encore Georges Brassens dans sa chanson "Entre la rue Didot et la rue de Vanves: passait une belle gretchen au carrefour du château .. Callipyge à prétendre jouer les vénus chez les Hottentots".