ABIDJAN, 1er déc 2010 (TAP) - La commission électorale ivoirienne n'a toujours pas annoncé mardi soir, contrairement aux attentes, les premiers résultats du second tour de l'élection présidentielle de dimanche et des soldats ont été déployés autour du bâtiment qui l'abrite à Abidjan. Selon l'opposition, c'est le président sortant Laurent Gbagbo qui bloque l'annonce de ces résultats car il sait qu'il a été battu par son rival Alassane Ouattara. Les journalistes qui étaient présents mardi dans l'enceinte de la Commission électorale indépendante (CEI) ont été priés de quitter les lieux. Les partisans de Laurent Gbagbo ont pour leur part annoncé qu'ils allaient demander l'annulation du scrutin dans le nord du pays, fief d'Alassane Ouattara et des anciens rebelles des Forces nouvelles qui auraient empêché les électeurs favorables au président sortant d'aller voter. Les anciens rebelles ont rejeté ces accusations et l'armée ivoirienne a entamé le transfert à Abidjan des 2.000 hommes qui avaient été déployés en renfort dans le Nord pour le second tour. Les fidèles d'Alassane Ouattara se sont plaints quant à eux d'irrégularités dans l'ouest du pays, un bastion de Laurent Gbagbo, mais n'ont pas dit s'ils déposeraient plainte. Une première série de résultats significatifs du duel entre le président sortant et son adversaire était annoncée pour mardi matin. Mais aucun résultat n'a été communiqué et aucun commentaire n'a pu être obtenu auprès de la CEI. Des coups de feu ont retenti mardi soir dans le centre de la métropole lagunaire, sans que l'on sache qui avait tiré. Le représentant spécial de l'Onu en Côte d'Ivoire a jugé que le scrutin de dimanche s'était "globalement déroulé dans un contexte démocratique". La mission d'observation de l'Union européenne a estimé que le processus électoral s'était en général correctement déroulé, malgré quelques cas isolés de violence et d'intimidation. La Commission électorale, qui a jusqu'à mercredi pour annoncer les résultats, n'a donné pour l'heure que les résultats du vote des expatriés. L'attente exacerbe les tensions entre partisans des deux candidats qui se sont affrontés à plusieurs reprises avant le second tour. Repoussée depuis cinq ans, cette élection présidentielle devait sceller la réunification d'une Côte d'Ivoire coupée en deux depuis la guerre civile qui a suivi le coup d'Etat manqué en 2002 contre Laurent Gbagbo. Elle semble au contraire avoir creusé le fossé entre Nord et Sud.