NICOSIE, 6 déc 2010 (TAP) - L'économie chypriote, très touchée par la crise internationale, semble se remettre plus vite que prévu, a annoncé lundi la banque centrale de Chypre, qui s'attend désormais à une croissance de 0,7PC en 2010 et 1,8PC en 2011. "Les prévisions de croissance du PIB de Chypre ont été revues à la hausse à 0,7PC pour 2010, avec une reprise plus marquée encore en 2011 et 2012, où la croissance devrait atteindre respectivement 1,8PC et 2,4PC", a déclaré le gouverneur de la banque centrale, Athanasios Orphanides, à la presse. Dans un rapport économique en juin, la banque centrale avait annoncé une baisse de 0,5PC pour 2010 et une hausse de 1,3PC pour 2011. La légère croissance désormais attendue pour cette année est due à la bonne santé du secteur des services financiers et à une poussée du tourisme. Mi-novembre, le ministre des Finances, Charilaos Stavrakis, avait déjà assuré que la croissance serait de 1PC dès 2010. La République de Chypre, dont 30PC de l'économie repose sur le tourisme et l'immobilier, a été durement touchée par la récession, enregistrant en 2009 une baisse de 1,7PC de son PIB, sa pire performance depuis la partition de l'île en 1974. La banque centrale a cependant prévenu que l'inflation allait rester supérieure à celle de l'eurozone, avec 2,7PC en 2010 et 3,4PC en 2011. Et le déficit budgétaire représente toujours le double des 3PC autorisés dans la zone euro, même si "maintenant tout le monde comprend" que des mesures d'austérité sont nécessaires pour y remédier, a estimé M. Orphanides. En revanche, "malgré l'amélioration des prévisions de croissance, la dette (publique) devrait empirer", a-t-il regretté. De 48,3PC du PIB en 2008, elle devrait passer à 68,4PC d'ici à 2012, bien au-delà du seuil européen de 60PC. Mi-novembre, l'agence de notation Standard & Poor's avait tiré la sonnette d'alarme en abaissant de "A+" à "A" la note de la République de Chypre, en raison de la fragilité de son système bancaire.